Age : 12-15 ans
Éditeur : Didier jeunesse
230 pages
Note :
Dubaï et le monde des influenceurs incarnent l’idéal de vie de bons nombre de jeunes d’aujourd’hui. Le luxe, le temps magnifique, la célébrité, la vie facile c’est ce qu’ils s’imaginent, à l’image de Léonie qui vient d’arriver là-bas, avec deux autres influenceurs, hébergée par son agente ( Angélique ) dans une villa de rêves. L’objectif : faire grandir son compte TakTam, construit autour de sa chienne : Tatara.
Il ne faudra pas avoir lu beaucoup de chapitres de Bye Bye Dubaï pour comprendre que Muriel Zürcher va très vite montrer l’envers du décor de ce business de l’influence mais également de la vie à Dubaï. Derrière les vidéos de quelques secondes et des stories au réveil, se cachent ce que les ados ont encore un peu de mal à comprendre : un travail ! Et ce travail est impitoyable, car être influenceur c’est être livré aux aléas de l’algorithmes, aux followers versatiles et à la pression constante pour produire un contenu qui fera mouche et qui rapportera gros. Comme le martèle Angélique, l’agente de Léonie : il faut faire grimper l’engagement et les abonnés sinon tout s’écroulera, en un claquement de doigts.
La vie à Dubaï n’est belle et agréable que lorsqu’on en a les moyens. Pour gérer la maison où Léonie est hébergée, il y a Farah, une gouvernante qui a dû se séparer de son mari et de ses enfants pour espérer gagner son salaire. Il y a les heures qui s’enchaînent, en silence, pour organiser des repas, des soirées et des festivités qui ont pour objectif de surtout briller sur les réseaux sociaux. L’envers du décor de Dubaï c’est aussi que c’est une ville soumise aux aléas de la vie dans le désert et de ses tempêtes de sable…
Muriel Zürcher nous entraîne dans un récit très intéressant. Même si j’avais bien conscience de la face cachée du monde de l’influence, j’ai aimé découvrir la manière dont l’autrice la dépeint dans Bye Bye Dubaï. J’ai trouvé l’histoire prenante et pédagogique pour des ados. J’ai ressenti beaucoup de compassion pour Tatara, la petite chienne de Léonie qui n’a rien demandé et subit sa maîtresse. Léonie est un personnage intéressant car ambigüe. Certes elle est veut ne pas faire de mal à sa chienne, finira pas ouvrir les yeux sur le fait que son usage des réseaux sociaux est toxique mais en même temps elle exploite Tatara jusqu’au bout et aura du mal à quitter définitivement l’univers des réseaux sociaux, même avec les intentions les plus louables. Enfin, le personnage d’Angélique est celui qui m’a le plus marquée car c’est à travers lui qu’on découvre à quel point le monde de l’influence est « pourri ».
Bye Bye Dubaï est donc une lecture que je recommande chaudement, très réaliste et très bien réfléchi.