Age : 9 – 12 ans
Éditeur : Didier Jeunesse
160 pages
Note :
La rentrée en sixième n’est pas toujours facile. Dès le premier jour, Ralph fait de Lana son bouc émissaire et tous les moyens sont bons pour la tourmenter. Zélie, elle, préfère regarder ailleurs ; pas question d’être une balance, surtout quand on veut être aimée et populaire dans sa classe.
Lana va-t-elle se laisser faire ? Et pourquoi Ralph agit-il ainsi ? Tour à tour, Lana, Ralph et Zélie racontent l’histoire.
Le harcèlement scolaire est devenu un incontournable dans les collections des éditeurs de littérature jeunesse. Si le sujet mérite forcément une place dans les bibliothèques (personnelles ou collectives), il n’est pas simple de s’y retrouver parmi le nombre et trouver des textes qui n’offrent pas toujours le même déroulé. Des bleus au cartable évite l’écueil de l’énième texte sur le sujet en proposant non seulement trois points de vue (victime, témoin, harceleur) et des personnages qui ne sont pas trop manichéens.
Le livre n’est pas très épais ( aux alentours de 160 pages) mais il développe assez bien son sujet autour du « petit » harcèlement ordinaire. En filigrane on y parle aussi des enjeux de la vie au collège ( suivre la mode, se fondre dans le moule, être « cool »…). Le tout sans tomber, donc, dans les clichés du sujet.
J’ai trouvé les personnages particulièrement intéressants psychologiquement. Par exemple Ralph, le harceleur, est certes le « méchant » de l’histoire mais on voit aussi de quelle manière il est, par ailleurs, une victime. Son histoire personnelle est touchante. Zélie, la témoin, est une jeune fille très crédible. Son regard sur les lois du collège est réaliste et les ados pourront facilement s’identifier à elle. Enfin, Lana, la victime, est très combattive malgré ce qu’elle subit. Si malheureusement chaque année des ados meurt des suites d’un harcèlement en règle, Lana est plus à l’image de la majorité des ados qui subissent le « harcèlement ordinaire » au quotidien : agacée, triste mais aussi courageuse car elle trouve chaque jour la volonté de venir au collège, affronter les autres,…jusqu’à décider de faire entendre sa voix avant qu’il ne soit trop tard.
L’ensemble est très cohérent. Muriel Zücher ne fait pas dans le sensationnel et traduit finement le mal être qui peut apparaître quand le harcèlement commence. Le texte reste globalement optimiste et volontariste. Le tout est très juste.