Avant, la seule chose qui comptait, en âge, c’était celui du fond des verres. Et plus on était vieux, plus on était joyeux. Avant, je n’avais pas remarqué que mes parents étaient deux vieillards. Avant, mes copines m’enviaient parce que chez moi on avait le droit de jouer des maracas, de se déguiser avec les affaires de ma mère… Mais maintenant, ce n’est plus comme avant. Je n’ai plus tellement envie de montrer mes parents. Tout a changé depuis que je suis en sixième.
La sixième est souvent une classe que les enfants appréhendent. Claire Castillon raconte avec humour la rentrée de Guilène et surtout son complexe : ses parents sont vieux ! Les ados s’identifieront facilement à cette héroïne, quand bien même ils ne partageraient pas la même situation puisque d’autres interrogations toutes naturelles traversent la jeune fille: comment faut-il être en sixième ? Qu’est-ce qui change au collège ?
Dans L’âge du fond des verres, Claire Castillon évoque aussi la peur du regard des autres. En effet, Guilène va vivre un début de sixième un peu compliqué et connaître un début de harcèlement dont elle parviendra à remédier grâce aux soutiens des autres. Le roman véhicule un message positif sur l’acceptation de soi, de ses singularités.
Claire Castillon aborde également avec tendresse et humour la relation parents-enfant dans L’âge du fond des verres. Même si Guilène a du mal à assumer l’âge de ses parents, au fond on sent qu’elle les aime et que c’est une famille heureuse. J’ai apprécié cette complicité qu’on devine entre les lignes et la sérénité de cette famille.