Age : 15 ans et +
Éditeur : Scrinéo (2015)
390 pages
Note :
L’heure du duel décisif entre les deux camps qui s’entre-déchirent pour la cité mère de Kyrénia, est venue. Le champion du Culte d’Ochin va affronter celui du Culte de la Déesse. Mais qui affrontera le Corbeau alors que Leth Marek est mort ? Surtout, ce combat mettra t-il fin aux luttes de pouvoir qui règnent au sein de la plus grande cité du monde, ou, au contraire, la guerre civile explosera t-elle définitivement ? La réponse ne se trouvera que dans le sang, la violence et la manipulation, une fois de plus…
Après un premier tome éprouvant et grandiose qui s’achevait sur un retournement de situation aussi inattendu que surprenant, on se demandait comment Gabriel Katz allait bien pouvoir rebondir et donner à son diptyque Aéternia, un nouveau souffle. Mais à force de lire l’auteur, on savait qu’il ne nous laisserait pas tomber et trouverait une belle pirouette pour happer le lecteur dans la suite de son histoire, quitte à sacrifier son premier héros pour en dévoiler un autre…
Dans L’Envers du monde, suite et fin d’Aéternia donc, c’est Desmeon qui prend la place de Leth Marek et devient le nouveau champion du Culte d’Ochin. Surtout, c’est lui qui va creuser les motivations réelles, profondes et terribles que cachent Annoa et le Prophète, dont on avait un avant goût dans le tome 1 d’Aéternia. Bien entendu, Gabriel Katz va repousser les limites de son histoire et ne pas hésiter à exploiter à fond les ingrédients qui depuis le début nous fascine dans ses romans. Trahisons, mensonges, jeux de pouvoir, complots, manipulations, violence, sang…ce tome est sans pitié pour ses personnages et le lecteur découvre, médusé, l’envers de ce monde…
La lecture se révèle des plus intense et des plus prenante car Gabriel Katz propose un univers aussi riche et complexe, que machiavélique. L’histoire est dense et l’action, les retournements de situations, les événements inattendus pleuvent et semblent n’avoir aucune limite. Gabriel Katz ne laisse pas le temps à son lecteur de reprendre son souffle et nous entraîne jusqu’au bout dans l’ambiance oppressante d’Aéternia. Les chapitres défilent avec automatisme car on veut à tout prix connaître la conclusion de cette histoire qui nous fait passer par toutes les émotions. Une conclusion à la Gabriel Katz, bien sûr, cruelle mais terriblement logique et ingénieuse. Car tandis que la tension monte, que l’histoire se complexifie au fur et à mesure, chaque personnage va devoir faire face à ses choix, prendre des décisions terribles et découvrir une vérité qui est loin de faire plaisir…
Et justement puisqu’on parle de personnages, Aéternia, T2 : L’Envers du monde en met en scène une pluralité qui ont tous une personnalité forte. L’auteur qui reconnaît s’attacher autant aux personnages secondaires qu’à ses héros, n’hésite donc pas à suivre et donner vie à de multiples personnages qui, tous, sonnent vrais. S’y retrouver est parfois aussi complexe que dans la série Game of Thrones, mais c’est aussi ce qui nous séduit. Ainsi, si l’histoire se concentre essentiellement sur le parcours de Desmeon, héros touchant, drôle et au parcours fascinant, on continuera aussi de découvrir les personnalités de Synden, la jeune prostituée qui pourrait faire trembler le Temple en dévoilant qu’elle partageait la couche du dernier Grand Prêtre assassiné ; Nessyria, la prêtresse qui cache un jeu terrifiant ; Varian, ce jeune prêtre du Temple à l’ambition démesurée et bien sûr Annoa, le chef du Culte d’Ochin dont l’hypocrisie est sans limite…
En quelques mots :
Après un premier tome qui nous laissait dans la plus grande des sidérations, Gabriel Katz propose la suite et fin de son diptyque Aéternia. Ne ménageant rien à ses lecteurs, l’auteur poursuit son histoire avec Desmeon, le nouveau champion du Culte d’Ochin. C’est à travers lui que nous découvrirons les véritables ambitions de cette nouvelle religion et vivront la terrible guerre civile qui oppose les partisans d’Ochin et ceux de la Déesse. Trahisons, mensonges, manipulations, violence, retournements de situations s’enchaînent sans temps mort dans ce second tome complexe et dense d’Aéternia. Gabriel Katz fait monter la tension pour conduire le lecteur vers une conclusion cruelle, logique et ingénieuse. On ne peut qu’en conclure que la lecture est aussi prenante que l’écriture de Katz est brillante.