Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Syros : Soon (2012)
420 pages
Note :
Dans le futur, les villes sont partagées en deux : en hauteur les quartiers des riches, qui vivent comme avant et profitent de la vie. En bas, les quartiers des pauvres, pollués, où il faut soi-même produire son énergie électrique pour vivre et où tous les produits ne sont que de pâles copies des produits des villes hautes.
Lucen habite en bas et son destin va devenir de plus en plus compliqué lorsque ses trois meilleurs amis s’attachent à des clans différents et lorsque son mariage avec Firmie est mis à mal par sa famille. Ludmilla vit en haut, son père est riche et puissant et elle ne se souciait guère de la population d’en bas, jusqu’à ce que sa gouvernante Martha soit renvoyée…Dés lors le destin de Lucen et Ludmilla va se croiser…
Yves Grevet est un auteur qui a su séduire le public adolescent avec la trilogie Méto. Il ne faut pas lire plus de quelques chapitres de ce premier tome de Nox pour comprendre que l’auteur a récidivé. Oui, tout de suite le lecteur est prit par l’histoire, l’univers, les personnages et ces destins qui s’entrecroisent dans Nox.
Ainsi ce premier tome nous présente cet étrange futur qui semble nous guetter avec un monde séparé en deux : d’un côté les nantis, à l’abri, qui vivent comme avant et loin de la population, tandis qu’en bas, les pauvres sont condamnés à respirer de l’air pollué, à se marier dés l’âge de 17 ans et à être privés d’une grande partie de leurs libertés : métier comme le père / la mère obligatoire, mariage arrangé pour être sûr que les futurs époux soient compatibles…etc.
Il ne faut pas longtemps au lecteur pour apprivoiser l’univers de Nox et s’infiltrer dans le quotidien des deux personnages principaux que sont Lucen et Ludmilla. Chacun des deux héros raconte son histoire à la première personne et certains événements sont vus sous ce regard conjugué. La parole est aussi parfois laissée à un autre narrateur : Gerges, un ami de Lucen, fils du chef d’une milice violente chargée de faire respecter l’ordre, et dont l’histoire va se mêler au destin de Lucen.
Ce premier tome de Nox est vraiment bien structuré et narré, Yves Grevet nous embarque avec lui dans cette histoire à la fois très originale et pourtant qui ne semble pas si imaginaire et incroyable.
L’histoire est captivante et Yves Grevet a travaillé chaque détail. Pour preuve, les noms des personnes d’en bas, tout comme des produits sont coupés d’une lettre à chaque fois, pour montrer leur infériorité face aux nantis. Ainsi Lucen est le diminutif de Lucien, Gerges celui de Georges et pan de pain… ce procédé stylistique encore jamais vu (en tout cas pour ma part) donne une dimension encore plus forte au texte et surprend sans cesse le lecteur puisque les noms sont vraiment étranges à prononcer.
Les personnages de Lucen et Ludmilla sont très différents mais les deux sont attachants. Lucen est un garçon très mature, honnête, loyal et le suivre dans ses multiples péripéties nous amène à poser sur lui un regard bienveillant. Ludmilla, bien qu’elle soit une fille issue d’un milieu riche n’est pas une gamine insupportable et imbue d’elle-même, si bien qu’on s’attache très vite à son histoire, à son passé, et qu’on a aucun mal à comprendre ses décisions au fur et à mesure de l’histoire.
Le premier tome de Nox est donc passionnant avec une histoire riche en péripéties. Il est clair que les lecteurs qui ont apprécié Méto et qui aiment les dystopies trouveront leur bonheur dans cette nouvelle trilogie d’Yves Grevet. Après les questions autour du clonage, c’est celles sur l’environnement et la pollution qui sont posées dans Nox puisque c’est à cause de la pollution que notre monde s’est transformé ainsi en deux castes.
Un livre qui vaut le détour et dont on suivra avec une attention particulière la suite.