Le Prince et la couturière de Jen Wang

Age :    12 – 15 ans
Éditeur :  Akiléos ( 2019 )
280 pages

Note : 5 out of 5 stars

Le prince Sébastien cherche sa future femme, ou plutôt, ses parents lui cherchent une épouse… De son côté, Sébastien est trop occupé à garder son identité secrète à l’abri des regards indiscrets. La nuit, il revêt les tenues les plus folles et part conquérir Paris sous les atours de l’époustouflante Lady Crystallia, l’icône de mode la plus courue de toute la capitale !
Sébastien a une arme secrète : sa couturière, Francès, une des deux seules personnes à connaître son secret, et sa meilleure amie. Mais Francès rêve de s’accomplir par elle-même, et rester au service du prince lui promet une vie dans l’ombre… pour toujours. Combien de temps Francès supportera t-elle de vivre dans le boudoir de Sébastien en mettant ses rêves de côté ?

J’ai découvert ce roman graphique grâce à mes collègues professeurs-documentalistes alors que nous élaborions une bibliographie sur le thème très vaste de l’égalité filles-garçons, de la transidentité, des stéréotypes de genre et du sexisme. La particularité de Le Prince et la couturière c’est justement que l’histoire aborde en filigrane un peu tout ça avec ce qui ne semble être au départ qu’un conte. Sauf que Le Prince et la couturière n’est n’importe quel conte, c’est un vrai conte moderne !

Dans Le Prince et la couturière, le lecteur découvre ainsi comment un jeune homme ( Le Prince Sébastian de Belgique) qui aime la mode et se déguise dans le secret de sa chambre en femme, va embaucher une jeune couturière talentueuse (Francès) pour fournir en robes toutes plus époustouflantes et magnifiques les unes que les autres son identité secrète : Lady Crystallia. Ce secret va unir les deux jeunes gens qui s’échapperont souvent du palais royal pour assister à des réceptions ou autres et vivre sans le poids et les obligations associés à son rang (notamment pour le prince) .

Le Prince et la couturière est d’abord une très belle histoire d’amitié. Sebastian et Francès sont très complices et on s’attache aussi beaucoup à eux en tant que lecteur. Sebastian est un personnage particulièrement touchant, j’ai aimé qu’il assume ses « deux facettes », à la fois homme et femme, sans se poser de question. A travers ce personnage Jen Wang ne cherche pas du tout à l’assigner à un genre précis, il est simplement lui. Francès, elle, fait preuve d’une belle ouverture d’esprit, sans préjugé. On prend beaucoup de plaisir à les voir évoluer ensemble et à suivre aussi les différents rebondissements. J’ai beaucoup aimé la partie finale du roman, digne d’un « conte de fées ».

Côté illustration, ce n’est pas forcément un style  qui m’attire d’emblée je dois le reconnaître, même si le trait est agréable et que la lecture est d’autant plus fluide. Il n’y a pas forcément toujours beaucoup de texte donc ça se lit aussi très vite. Le plus important dans Le Prince et la couturière reste pour moi le message de tolérance à la différence ainsi que tous les codes et clichés que l’histoire casse à travers ce conte.

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