Age : 15 ans et +
Éditeur : Rue de Sèvres ( 2022 )
90 pages
Note :
Grâce au projet DataBrain, les humains disposent à la naissance d’un second cerveau numérique où sont directement uploadées des connaissances et des expériences virtuelles plus vraies que nature. Avec de simples programmes à télécharger, apprendre de nouvelles langues ou même assimiler la totalité du savoir de l’humanité n’a jamais été aussi simple et rapide. Du moins si, comme Constant, on en a les moyens. Mais un jour, à la suite d’un piratage informatique, il s’évanouit et se réveille en forêt, loin de la ville protégée, en ayant perdu tout son savoir et ses souvenirs. Démuni, il est recueilli par Hazel, jeune femme vivant en marge de la société, qui va l’aider à se reconstruire et à retrouver son passé. Constant va donc partir sur les traces de son identité réelle et découvrir au passage les facultés extraordinaires de son cerveau… humain.
De Zep je connais évidemment les bandes-dessinées Titeuf mais je n’avais encore jamais eu l’occasion de lire ses autres titres, destinés à un public plus âgé. Ce que nous sommes m’a attirée par le thème qu’il explore : l’humain augmenté. L’histoire se déroule dans un peu moins de 100 ans. Quelques privilégiés bénéficient, grâce au projet DataBrain, de capacités intellectuelles inégalées et peuvent vivre des expériences en réalité augmentée uniques. Le héros, Constant, est bien intégré dans ce monde jusqu’à ce qu’un piratage informatique l’empêche de profiter de son cerveau numérique. Alors qu’il se réveille en dehors de la cité où il a toujours vécu, le jeune homme va devoir tout réapprendre et portera dans le même temps un nouveau regard sur ce qu’il a toujours connu…
Ce que nous sommes n’est pas forcément très original dans son histoire mais j’ai beaucoup aimé l’ambiance, l’univers dans lequel Zep nous plonge. 90 pages ce n’est pas beaucoup mais le bédéiste parvient à construire une histoire riche et complète, qui pose de bonnes questions sur notre rapport à la technologie et à l’homme qu’on est en train de créer grâce à la puissance du numérique. En suivant Constant dans sa quête identitaire, aux côtés d’Hazel, autre personnage emblématique de l’histoire, le lecteur est confronté à des interrogations existentielles et philosophiques sur l’Homme et sa place dans le monde.
Ce que nous sommes nous plonge dans une atmosphère très pesante. Je ne suis pas forcément fan des couleurs choisies ( bichromies ) parce que ça ne me donne pas d’emblée envie de lire la BD, mais je pense que c’est ce qu’il fallait pour accompagner le propos développé par Zep. En effet, ces couleurs participent à ce sentiment d’absence de vie, de chaleur de ce monde futuriste dépeint par Zep.