Age : 15 ans et +
Éditeur : Castelmore ( 2021 )
350 pages
Note :
À 17 ans, Lydia est seule au monde. Son petit frère est mort dans un accident de voiture qui hante toujours ses cauchemars. Son père a fui, la laissant seule avec une mère qui la néglige. Sa meilleure amie est devenue sa pire ennemie. Alors Lydia concentre toute son énergie et ses considérables talents de codeuse à se créer l’IA parfaite. Le résultat s’appelle Henry : un garçon fascinant, intelligent, et entièrement dévoué à elle. Henry est le seul ami qui lui reste… et pourrait même devenir bien plus.
Mais quelle est sa nature réelle ? Et jusqu’où ira-t-il pour prendre soin de Lydia et la défendre contre ses ennemis ? Car il se pourrait que, dans l’ombre, certains individus aient percé le secret de Lydia… et qu’ils convoitent le garçon qu’elle a créé.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un roman sur le thème de l’intelligence artificielle. En soit, l’idée n’est pas très novatrice ( il y a eu plusieurs romans sur le sujets dans les années 2010-2015 avant que cela ne se tarissent un peu) mais j’ai beaucoup aimé son traitement par Naomi Gibson. J’ai trouvé qu’à travers les trois parties qui le compose on a une vraie réflexion sur ce potentiel vertigineux et ce danger que représenterait un tel progrès technologique.
Les personnages d’Every line of you font toute la singularité du roman. Lydia est une adolescente paumée mais brillante, qui a un don pour le codage. Elle a créé quasiment seule Henry, son IA, après le départ de son père qui l’a initié à l’informatique. Henry, quant à lui, est une IA très aboutie. Il possède des capacités techniques surprenantes et puissantes, mais également un caractère qui interroge le lecteur sur la frontière entre machine et humain.
Les limites vont rapidement être franchies par Lydia et Henry car ils sont guidés seulement par leurs désirs personnels. Ainsi, la première est aveuglée par la joie d’avoir un ami, un confident et même quasiment un petit ami, tandis que le second se sent invincible et n’aspire qu’à prendre forme humaine pour rendre Lydia heureuse, au mépris de toutes barrières. Les décisions de l’un et l’autre seront le coeur d’Every line of you et leurs choix, souvent discutables, interrogeront forcément le lecteur.
Le scénario d’Every line of you n’a donc rien de très rassurant. En effet, les personnages vont toujours plus loin, persuadés d’agir à bon droit. De ce fait, on est tenu en haleine par les différents rebondissements : on se demande jusqu’où ira cette fuite en avant et jusqu’où Lydia va perdre pied. Bien que j’aurai aimé un peu plus de recul de la part de Lydia dans son rapport avec Henry ( jusqu’à la fin elle a du mal à le remettre en cause) je trouve aussi cela intéressant puisqu’il nous amène à nous questionner sur nos choix, notre responsabilité dans notre souhait de créer des IA.