Et pourtant, le bonheur est là d’Enrico Galiano

Age :  15 ans et +
Éditeur : Pocket jeunesse
500 pages

Note : 5 out of 5 stars

À 17 ans, Gioia ne se résout pas à faire comme les autres. Enfermée dans sa bulle, elle écoute en boucle les Pink Floyd, discute avec son amie imaginaire, photographie les gens de dos et collectionne dans un carnet des mots étrangers intraduisibles.
Puis, sans prévenir, sa rencontre avec Lo fait voler en éclats ses convictions. Solitaire comme elle, ce garçon lui inspire des émotions qu’elle n’a jamais ressenties. Mais voilà qu’il disparaît sans laisser de trace. La jeune fille commence à douter : aurait-elle aussi imaginé cette relation incroyable ?
Pour être heureuse de nouveau, Gioia est déterminée à retrouver son amour perdu…

Et pourtant, le bonheur est là est une de ces petites pépites de la littérature pour ados qui surgissent quand on ne s’y attend pas forcément. Livre plébiscité en Italie par les ados, je craignais de tomber sur une énième romance, sans originalité. Il n’en fut finalement rien. Remarquablement bien écrit, Et pourtant, le bonheur est là est un petit bijou, qui est non seulement une belle « love story » mais aussi l’histoire de deux adolescents dont la vie personnelle va nous toucher et dont la personnalité va nous séduire. 

J’ai aimé l’originalité de cette histoire qui se vit à travers le point de vue de Gioia. Elle est une héroïne aussi atypique qu‘attachante. Surnommée « Miss rabat-joie » par ses camarades de classe, grandissant dans un milieu défavorisé auprès d’une mère qui boit trop, pardonne beaucoup et d’un père violent qui revient souvent dans le domicile familial malgré un divorce, elle s’est créée une amie imaginaire ( Tonia ) pour surmonter la solitude de son existence. Elle adore écouter la musique des Pink Floyd et collectionne les « mots uniques », ceux qui n’existent que dans une seule langue pour exprimer des états, des sentiments, des événements ou des choses bien précises. C’est au rythme de ce dictionnaire très personnel que nous allons vivre sa rencontre et son histoire d’amour avec Lo, garçon solitaire et mystérieux.

Je me suis tout de suite attachée à Gioia et Lo, leur côté solitaire, leur quotidien difficile, leurs secrets, leur passé m’ont émue et le couple qu’il forme est fort, bouleversant. Enrico Galiano parvient sans cesse à nous surprendre dans cette belle romance. Chaque partie de Et pourtant, le bonheur est là ( il y en a trois ) nous entraîne dans une nouvelle direction.
Au passage, j’ai adoré tous les passages mettant en scène le professeur de philosophie de Gioia, M. Bove, c’est un sacré personnage et ses cours comme son regard sur la vie sont juste géniaux !

Au delà de la romance, Et Pourtant, le bonheur est là, raconte aussi l’histoire d’une jeune fille mal dans sa peau qui  va peu à peu s’ouvrir aux autres et laisser la vie et les joies que celle-ci apportent, la conquérir. On assiste à une vraie (re)naissance. L’enquête autour de Lo apportera le suspense nécessaire pour que l’histoire ne tourne pas en rond et nous tienne en haleine.  

Pour finir, j’ai beaucoup aimé la plume de l’auteur. Je reproche souvent au romance leur écriture un peu « simpliste et facile », mais Enrico Galiano soigne chacun de ses chapitres et on échappe à bons nombre de clichés. Par certains aspects, ce style d’écriture tout comme les personnages mis en scène m’ont rappelée les romans de John Green, car on pourrait vraiment mettre Et Pourtant, le bonheur est là, dans la même lignée. Une jolie découverte !

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