Age : 15 ans et +
Éditeur : Gallimard jeunesse : Scripto (2012)
360 pages
Note :
Billie, Rob et Chris ont tous les trois des problèmes avec le collège et sont en décrochage scolaire. La première est une fille paumée et violente, le second est un garçon qui a peu confiance en lui et peur de son père, le troisième, est brillant mais refuse de travailler. Billie, Rob et Chris, héros malgré eux, nous racontent leur histoire.
Melvin Burgess est un auteur qu’on ne présente plus tant ses romans sont aujourd’hui célèbres. Lui, l’auteur réputé et reconnu pour ses histoires sans concession et sur les sujets les plus tabous de notre société, met, une fois de plus, les pieds dans le plat.
Après la drogue (Junk), le sexe (Une Idée fixe), la chirurgie esthétique (Le Visage de Sarah) et les foyers pour orphelins (Nicholas Dane), Melvin Burgess s’attache à raconter avec Kill all enemies le destin de trois adolescents de quatorze ans en décrochage scolaire.
Le style rude de Melvin Burgess nous emporte, dans cette histoire pleine de réalisme, au côté de trois adolescents qui semblent lui avoir raconté mot pour mot leur histoire. Le ton est juste, les personnages criants de vérité et l’histoire, comme toujours, brute et directe. Plongé au cœur du quotidien de Billie, Rob et Chris, le lecteur navigue dans la vie houleuse de chacun.
Violence , amertume, désir de vengeance, impuissance et désespoir, sont autant de mots qui se battent dans la tête de chaque héros de Kill all enemies.
D’abord il y a Billie, une fille qui n’a peur ni de se battre, ni de dire ce qu’elle pense et aussi, qui a la rage contre les autres mais surtout envers elle-même. Ensuite, il y a Rob, un garçon rondouillard, peu courageux, souvent victime des coups des autres au collège ou chez lui, mais qui un jour, décide que tout ça, c’est fini. Enfin, Chris lui est un garçon intelligent mais qui s’ennuie mortellement au collège et refuse tout simplement de travailler. Ses parents font tout pour l’y forcer mais s’il y a une chose qui caractérise Chris, c’est sa ténacité.
Trois héros, trois caractères différents et pourtant, un destin qui va les faire se rencontrer pour le meilleur et pour le pire.
Avec Kill all enemies, Melvin Burgess prouve une fois de plus qu’il est passé maitre dans la mise en scène du mal être des adolescents d’aujourd’hui. Il montre comment la société et l’école stigmatisent et rejettent ceux qui ne sont pas dans le moule.
En dépit de tous les travers qui font la personnalité de ces personnages, Rob, Billie et Chris sont trois héros attachants. Melvin Burgess perce toute leur humanité derrière la carapace de ces trois ados. Petit à petit le lecteur apprend à les connaître et finit par éprouver le besoin d’aider les trois adolescents plutôt que de les rejeter.
Kill all enemies est un roman a couper le souffle, où le lecteur suit avec grand intérêt l’évolution de Chris, Rob et Billie. Le message est passé : derrière la violence d’un être, se cache souvent une grande détresse. Melvin Burgess, une fois de plus propose un roman remarquablement bien écrit, qui sonne juste et dont l’histoire et les personnages restent gravés pour longtemps dans notre mémoire.