Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Syros : Rat noir (2011)
150 pages
Note :
Parce qu’il a un stage à réaliser dans le cadre de son cours d’économie, Pierre, habitué aux plans de la dernière minute, n’a d’autre choix que de le faire au sein de la maison de retraite où travaille sa mère en tant qu’aide soignante. Trois semaines dans cet univers qui le met mal à l’aise dés le début. Très vite, un pensionnaire, Monsieur Braun, vieil homme acariâtre et manipulateur, lui propose un étrange marché qui va très loin…
Benjamin et Julien Guérif abordent dans Le Petit sommeil le thème de la manipulation. Ils s’y étaient déjà confrontés dans Pour toi j’ai volé, publié moins d’un an auparavant chez Syros également.
Cette fois-ci, il n’est plus question de la rencontre entre deux ados aux horizons différents, mais de la confrontation entre la jeunesse et la vieillesse. Plongés dans les pensées de Pierre nous assistons impuissant à sa progressive manipulation par Edmond Braun, un homme peu scrupuleux, au comportement peu recommandable et dont la verve va convaincre Pierre de s’allier à lui. Cela commence par un simple achat d’une bouteille d’alcool, alors que c’est proscrit par le règlement (Pierre lui même étant mineur), à l’évasion organisée. Pierre s’enfonce pour un seul et unique souhait : avoir de l’argent pour pouvoir payer ses études et son permis, car sa mère n’est pas riche et il en souffre.
Voila comment l’engrenage se met en place. Au fur et à mesure des chapitres du Petit sommeil, Pierre s’inquiète mais en même temps il a perdu le contrôle, il subit les événements, ment, fait le mur pour servir les lubies de Braun.
Le Petit sommeil de Benjamin et Julien Guérif est un roman bref et sans chichi, qui sonne juste et nous plonge dans un univers où nous nous sentons très rapidement mal à l’aise. Ce roman sans prétention est un livre intéressant sur le sujet de la manipulation, à un âge où les adolescents, par peur du regard de l’autre, sont extrêmement malléables.