Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Thierry Magnier (2011)
160 pages
Note :
Pour son anniversaire, la mère d’Alice décide d’emmener sa fille au Muffin Palace, le meilleur endroit pour manger des muffins ! La jeune fille à l’intention d’annoncer à sa mère qu’elle veut devenir flic et ça c’est tout une épreuve car sa mère, avec ses engagements de militante pour les sans-papiers, est loin d’aimer la police. Mais tandis qu’elles discutent, Alice remarque le curieux manège d’hommes autour du Muffin Palace qui semblent vouloir s’en prendre à l’autre client du magasin…
Comment je suis devenue flic est un roman habile qui traite deux sujets à la fois. En effet d’un côté nous avons Alice qui annonce à sa mère son désir de devenir flic et qui commence à se faire tout un film (ou pas) sur des hommes qui rodent autour du Muffin Palace visiblement pour tuer l’autre client des lieux. De l’autre, nous avons l’histoire d’Abdel, un sans papier pour qui la mère d’Alice œuvre, qui n’arrête pas de refaire surface dans l’esprit de l’adolescente, comme pour mieux analyser la situation. Avec ces deux thèmes, Anne et Marine Rambach tissent un roman cohérent où les deux sujets se mêlent très bien sans que le style paraisse lourd, bien au contraire.
Comment je suis devenue flic c’est donc deux histoires en un roman, mais deux histoires qui trouvent un écho l’une dans l’autre. C’est aussi un double « suspense » pour le lecteur. A la fois le lecteur se demande comment la situation entre l’homme du Muffin Palace et ceux qui semblent venus là pour le tuer, va évoluer et en même temps, il se demande comment l’histoire d’Abdel va se conclure elle aussi. Cette double histoire fait que le roman Comment je suis devenue flic se lit très facilement, très rapidement et avec un véritable intérêt pour deux sujets tout droit sortie de notre quotidien et très crédible. J’ai lu sur internet qu’apparemment l’histoire d’Abdel était vraie, cela demande confirmation, mais ce ne serait pas du tout étonnant car on ne compte plus le nombre de gens dans une telle situation.
En dépit de ce thème, Comment je suis devenue flic n’est pas un roman moraliste ou accusateur, il met juste en exergue le côté parfois incongru ou ubuesque de certaines situations chez les sans-papiers.
Au final on peut tout de même avoir un peu l’impression que le titre ne correspond pas vraiment au roman car même s’il est question du travail qu’envisage Alice pour plus tard et des malfaiteurs qui s’en prennent à l’homme du Muffin Palace, il est surtout question d’Abdel… Le titre laisse supposer un roman policier pur et dur, ce qui n’est pas le cas, mais Comment je suis devenue flic est, au delà de cette considération, très bon.