Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Pocket jeunesse (2010)
450 pages
Note :
Dans un monde alternatif, à l’époque de la Première guerre mondiale et dans un contexte semblable, Akek, fils de l’archiduc d’Autriche-Hongrie doit fuir les Allemands qui veulent sa mort. Au même moment, Deryn Sharp, devenue Dylan, passe l’examen d’entrée dans l’Air Service. Embarquée à bord du Leviathan, Deryn est bientôt victime avec tout le reste de l’équipage d’une attaque aérienne Allemande qui les fait échouer sur un sommet perdu des Alpes. C’est là que les destins de Deryn et d’Alek se rencontrent.
La nouvelle série de Scott Westerfeld s’inscrit dans un genre en pleine croissance, l’uchronie. Si vous ne connaissez pas le principe, il est très simple : il s’agit de réécrire l’Histoire en modifiant certains événements ou certaines réalités du passé.
Le monde de Léviathan est inscrit dans le contexte de la Première guerre mondiale et reprend les événements au profit de la construction d’une histoire parallèle mettant en scène Dylan et Alek. La principale modification de ce monde est d’ordre technique. En effet, Scott Westerfeld désigne les Anglais, les Français et les Russes comme étant des Darwinistes. Ils sont opposés aux Allemands, Austro-Hongrois et Ottomans qui sont des Clankers.
Les Darwinistes ont construit des machines mêlées à des gènes animaliers alors que les Clankers ont de puissantes machines entièrement mécanisées. Voilà pour une présentation un peu rapide du monde de Léviathan.
Dans ce contexte, Dylan est une Darwiniste et le Léviathan une machine-animale, alors qu’Alek est un Clanker.
Ainsi le monde de Scott Westerfeld fait triompher les machines et je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une uchronie sortie à peu près au même moment : Voraces d’Oisin McGann.
Pour en revenir à la série elle même, je l’ai trouvé très prometteuse et bien documentée, alliant parfaitement l’Histoire et la fiction pour créer un monde crédible, dans lequel on trouve tout de suite ses marques. On accroche facilement aux deux personnages principaux, qui évoluent dans des chapitres parallèles, que l’on suit au fur et à mesure.
La construction du récit est bien agencée, Scott Westerfeld va de l’un à l’autre de ses personnages tous les deux chapitres. Non seulement cela permet de donner une dynamique au texte mais en plus le lecteur est sans cesse invité à participer à de nouveaux événements. Le début de Léviathan m’a tout de même paru long à s’installer, même si les actions sont là. Seulement j’attendais avec impatience la rencontre entre Deryn et Alek.
Une fois que c’est fait, le roman s’accélère encore un peu et dés lors les pages filent entre nos doigts, sans que l’on s’aperçoive que l’on est arrivé au bout de ce beau pavé. Je dis beau pas seulement pour le texte, mais plutôt par référence d’abord à la couverture légèrement en relief, en rouge, dorée et argentée et également par rapport aux nombreuses illustrations de l’ouvrage. Elles ont été réalisées par Keith Thompson et donne au récit un autre éclairage, permettant au lecteur d’avoir une idée des personnages et du monde créé, en plus d’éclairer les temps forts de Léviathan.
Scott Westerfeld avec Léviathan assure une lecture plaisante et agréable, qui n’ennuie pas et qui captive le lecteur au fil des chapitres.