Ma Fureur de Jenny Downham

Age :   15 ans et +
Éditeur : Pocket jeunesse ( 2020 )
460 pages

Note : 4 out of 5 stars

John a l’air parfait, Lexi, sa belle-fille, semble être une adolescente difficile. Mais les apparences sont parfois trompeuses… À la maison, Lexi vit un enfer. John, son beau-père, est un homme agressif qui ne tolère pas la moindre erreur. De son côté, la jeune fille s’énerve vite, elle a des accès de colère terribles. La fameuse « crise d’adolescence », sans doute… 

De prime abord Ma Fureur semble être le récit d’une jeune fille en pleine crise d’ado. Lexi est du genre explosive et elle peut facilement s’emporter contre sa famille ou à l’école. Mais très vite le lecteur comprend qu’il y a quelque chose d’étrange dans cette famille et que les apparences sont trompeuses. Ainsi, alors que le lecteur essaye de comprendre les réactions extrêmes de Lexi et découvre son mal être profond, il prend conscience que c’est son beau-père qui cache quelque chose. En effet, sous ses airs parfaits, John, le beau-père de Lexi est un homme de plus en plus détestable à mesure que l’on découvre sa véritable personnalité : égoïste et manipulateur, il est au mieux une personne toxique, au pire un pervers narcissique, même si Jenny Downham n’emploie pas ces termes ( sans doute étrangers aux adolescents).

Ma Fureur est un roman très fort et dur psychologiquement car les situations décrites par l’autrice sont difficiles et la violence psychologique se devine entre chaque ligne. On ressent la colère de Lexi et on ne peut qu’être indigné par les propos et les manipulations de son beau-père. La maltraitance est souvent abordée du point de vue physique en littérature jeunesse alors qu’elle peut aussi s’exercer psychologiquement. Ce qui est aussi intéressant dans Ma Fureur c’est qu’on a aussi le phénomène d’emprise qui est abordé puisque la mère de Lexi ne parvient pas à voir que son futur mari est le véritable « méchant » de cette histoire, elle lui trouve sans cesse des excuses à son comportement et abonde totalement dans ses choix pourtant extrêmes.

Le thème de Ma Fureur m’a beaucoup intéressée, tout comme le combat de Lexi pour être entendue mais j’ai tout de même trouvé que le roman souffrait de quelques longueurs. La prise de conscience est certes un processus lent mais le roman manque parfois de dynamisme par son aspect très introspectif. Il touchera surtout des lecteurs à même de s’identifier ou intrigués par la violence psychologique des adultes.

Lien pour marque-pages : Permaliens.