Age : 15 ans et +
Éditeur : Didier jeunesse ( 2020)
180 pages
Note :
L’une, Capucine, a décidé d’effectuer son stage dans un Ehpad. Elle change de couleur de perruque en fonction de son humeur et au fil des découvertes du métier d’aide-soignante.
Violette, quant à elle, est une nouvelle résidente déboussolée qui vient d’arriver à l’Ehpad. Émue par le désarroi de Violette, Capucine fait des pieds et des mains pour lui redonner le sourire.
Leur rencontre va dynamiter la vie plan-plan de la maison de retraite et bousculer leurs coeurs en hibernation !
Ma grand-mère est partie vivre dans une résidence pour seniors il y a un an et même si ce n’est pas un Ehpad, c’est en écho à cette période un peu bouleversante, que j’ai eu envie de lire Deux fleurs en hiver. D’une part je sentais que d’une certaine manière j’allais me reconnaître dans la vision de Capucine, et d’autre part parce que j’avais envie de voir comment une autrice parvenait à se mettre dans les pensées d’une vieille personne obligée de quitter ses repères, sa maison, parce que la vieillesse s’est installée. Je n’ai pas été déçue par cette lecture car le roman de Delphine Pessin a totalement répondu à mes attentes en confrontant et croisant le regard de Capucine et celui de Violette.
Deux fleurs en hiver c’est avant tout l’histoire d’une rencontre. Rencontre entre Capucine, 18 ans, élève en terminale ASSP ( Accompagnement, soins et services à la personne ) et Violette, octogénaire, nouvelle résidente à l’Ehpad Bel-Air. Si la première apprécie de pouvoir effectuer un stage auprès de personnes âgées après avoir peu aimé celui auprès des jeunes enfants ( contrairement à bon nombre de ses camarades de promo ! ) , la seconde est beaucoup moins ravie de faire son entrer en Ehpad, synonyme pour elle de « mouroir ». Mais malgré cette différence de statut au sein de l’Ehpad Bel Air, et surtout l’âge, toutes les deux partagent au fond d’elle une blessure, un secret que leur rencontre permettra de mettre en lumière. J’ai trouvé le récit fort, touchant.
Deux fleurs en hiver est un roman sensible qui s’adresse aux lecteurs amateurs de récits portants des sujets de société. A travers le stage de Capucine et le train-train quotidien de Violette au sein de la résidence Bel-Air, le lecteur prend la mesure de la vie dans ces établissements. Une plongée réaliste et sincère dans cet environnement car l’auteur y pointe aussi bien les petits bonheurs que les problématiques quotidiennes. C’est particulièrement vrai quand on suit Capucine car l’autrice nous dépeint très bien les aspects positifs du métier d’aide-soignant ( la rencontre avec les patients notamment ) mais aussi ses difficultés ( temps limité pour s’occuper des résidents, lassitude et manque de personnel notamment). D’une manière plus générale, j’ai aussi aimé qu’un roman jeunesse valorise une filière professionnelle comme celle-ci et aussi le travail auprès des personnes âgées, cassant les clichés.
Deux fleurs en hiver est donc un texte dans l’air du temps puisque la population française vieillissant il sera urgent de trouver des personnes motivées pour travailler auprès des personnes âgées et d’y mettre aussi les moyens financiers.