Éditeur : Albin Michel Jeunesse (2019)
430 pages
Note :
L’Amérique où grandit Katherine Johnson n’est pas tendre envers les femmes noires. Mais la fillette aime compter, tout compter, et rêve de devenir mathématicienne. Alors, elle brave un à un les préjugés et les obstacles… jusqu’à intégrer la NASA.
Grâce au film Les Figures de l’ombre et au livre dont ce dernier s’inspire, le destin de Katherine Johnson a été connu du grand public. Au coeur de l’Amérique ségrégationniste, la fillette, l’adolescente puis la femme noire a su surmonter année après année les difficultés liées à sa couleur de peau mais aussi à son sexe. C’est ce destin incroyable et le génie en mathématiques de Katherine Johnson que Carole Trébor raconte dans Combien de pas jusqu’à la lune.
Si j’ai plongé dans le roman de Carole Trébor c’est d’abord parce que comme beaucoup j’avais apprécié le film Les Figures de l’ombre et le destin de ces femmes noires qui ont agit dans l’ombre de la grande époque de la conquête spatiale. C’est aussi par intérêt pour la question de la ségrégation aux Etats Unis. J’ai très vite été prise par le récit, très documenté, de Carole Trébor. L’autrice s’attache notamment à nous raconter l’enfance, l’adolescence puis la période étudiante de Katherine Johnson. Les trois quart du roman sont ainsi consacré à ce parcours fascinant, juché d’embûches pour cette enfant qui développe très tôt un véritable don pour les mathématiques.
Le parcours de Katherine Johnson tel qu’il est raconté dans Combien de pas jusqu’à la lune est passionnant. Carole Trébor parvient à nous faire comprendre l’intérêt de la jeune fille pour les maths, son génie mais aussi son désir de partager ses connaissances avec tous ceux qui la côtoient car Katherine Johnson est une femme humble dont le mantra est de considérer qu’elle n’est pas plus forte que les autres, mais pas non plus inférieure à eux, quelque soit leur couleur de peau, leur sexe. C’est ainsi sa combativité qui est mis en lumière. Le roman parvient aussi à inclure les mathématiques avec pédagogie dans le récit.
Combien de pas jusqu’à la lune ne cache rien des difficultés que croisent Katherine Johnson dans ses projets professionnels. Issue d’une famille très modeste, elle subit aussi la ségrégation au niveau scolaire. En outre, en tant que femme noire elle ne peut pas aspirer à d’autres métiers que l’enseignement, pendant une première partie de sa vie et ce en dépit de ses capacités incroyables. A notre époque, on ne peut qu’en être révolté.
Combien de pas jusqu’à la lune raconte finalement assez peu la période de Katherine Johnson à la NASA, le roman se focalisant justement sur son histoire avant cette période, même si Carole Trébor y consacre une dernière partie de son livre. C’est un complément intéressant à la lecture de Les Figures de l’ombre ( ou son visionnage en film ), de ce point de vue. Une biographie en tout cas très riche et intéressante.