Age : 15 ans et +
Éditeur : Robert Laffont (1985)
520 pages
Note :
Dans le futur, les Etats-Unis se nomment dorénavant Gilead et placent la religion au dessus de tout depuis que le pays fait face à une crise de la fertilité. Pour y remédier, le gouvernement a mis en place un nouveau système dans lequel les femmes encore fertiles, nommées les Servantes, sont chargées d’enfanter. Les bébés seront ensuite confiées à de riches familles et notamment aux Épouses des Commandants. Defred est une Servante, elle nous raconte son quotidien au service de son nouveau Commandant, ses souvenirs, ses espoirs pour l’avenir…
La Servante écarlate n’est pas une dystopie récente puisqu’elle a été publiée pour la première fois en 1985 et s’est classée très rapidement comme aussi incontournable que 1984 de George Orwell et Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Pour ma part, je reconnais que je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à récemment lorsque le roman a été l’objet d’une adaptation sous forme de série. Série que je n’ai d’ailleurs pas encore regardée puisque je préférai lire le livre avant.
La Servante écarlate se déroule dans un futur dystopique, aux Etats-Unis (rebaptisés Gilead). La religion domine ce monde totalitaire où la fertilité est devenu une problématique forte. Les femmes sont au cœur de ce système. Elles sont divisées en cinq classes : les Ouvrières (femmes pauvres, non fertiles), les Épouses (femmes riches, puissantes, elles dirigent leur maison), les Marthas ( en charge de l’entretien de la maison et de la cuisine), les Tantes (qui forment les Servantes) et les Servantes écarlates (fertiles, elles ont pour rôle de donner naissance à un maximum d’enfants). Toutes les autres femmes ( notamment trop âgées ou rebelles face au système) sont déportées dans les Colonies où elles manipulent des déchets toxiques.
La Servante écarlate est un roman très sombre qui parle et fait réfléchir notamment sur la place des femmes dans la société. Il se présente sous la forme d’un long monologue dans lequel Defred, l’héroïne, raconte son quotidien en tant que Servante écarlate mais aussi les souvenirs de son ancienne vie, qui l’empêchent de sombrer. Il y a peu de rebondissements et l’écriture pourrait être qualifiée de plate et froide car Defred exprime peu ses émotions, racontant sa vie avec une certaine forme de fatalisme voire banalité. Mais c’est ce qui fait la force de ce récit glaçant, cette façon très distanciée de raconter comment les femmes (mais aussi une partie des hommes) se sont vues privées de leurs droits et de leur liberté, comment la dictature s’est instaurée très rapidement, facilement et surtout comment elle s’organise à présent.
La lecture de La Servante écarlate se révèle aussi frappante. Elle m’a donné froid dans le dos en tant que femme puisque voir Defred réduite au simple rôle de mère porteuse est terrifiant. Ce qui m’a plu aussi dans ce roman c’est que Margaret Atwood a construit la dictature de Gilead en se basant sur les systèmes de précédentes dictatures ( franquisme et nazisme, entre autres). Cela donne au livre une profondeur intéressante et nous rappelle que l’on n’est pas seulement dans une simple fiction…
En quelques mots :
Cette dystopie devenue aussi incontournable que 1984 et Le Meilleur des mondes nous frappe par la manière dont elle raconte le sort des femmes dans une société confrontée à un problème de fertilité. La dictature de Gilead est terrifiante et la lecture de La Servante écarlate toujours un peu plus glaçante. Le roman se présente sous la forme d’un long monologue dans lequel Defred raconte avec une certaine froideur et distance son quotidien de Servante écarlate. Seuls ses souvenirs l’empêchent de sombrer.
Ce qui m’a frappée c’est évidemment la manière dont cette dictature s’est installée, s’est appropriée les femmes et leur a imposé leur vie selon ses propres critères, mais c’est aussi le fait que la dictature de Gilead se base uniquement sur des systèmes de précédentes dictatures. Margaret Atwood a combiné plusieurs pratiques passées et présentes pour construire son futur, nous rappelant que l’on n’est pas dans une simple fiction…
Bande-annonce de la série TV :