Age : 12 – 15 ans, 15 ans et +
Éditeur : Gulf Stream : Echos (2018)
190 pages
Note :
Armelle, 16 ans, sait depuis plusieurs années qu’elle aime les filles. Jusqu’ici, son homosexualité demeurait secrète mais depuis que des filles de sa classe ont découvert qu’elle aimait Inès, Armelle vit un enfer. La situation de la jeune fille s’aggrave lorsqu’elle décide d’avouer son secret à ses parents : ils la mettent dehors…
Chaque année en France, plus de 1000 jeunes sont chassés de chez eux à cause de leur homosexualité. Et que dire du nombre de jeunes qui souffrent en silence d’homophobie ? C’est la situation dramatique de ces ados que Christine Férêt-Fleury raconte dans Les Maux bleus. Armelle, sa jeune héroïne de 16 ans, est lesbienne, elle le sait maintenant depuis trois ans. Mais comment l’assumer lorsqu’on vit dans une famille qui est contre le mariage pour tous et méprise les homosexuels ? Lorsque enfin elle prendra son courage à deux mains pour dire la vérité, ses parents la mettront dehors. Livrée à elle-même, rejetée par sa famille, méprisée par ses camarades de classe, Armellle ère dans la rue avant de trouver refuge.
Les Maux bleus est une histoire touchante. Elle parle de l’homophobie au sein de la famille mais aussi à l’école. Armelle va vivre un calvaire d’abord au lycée où une petite bande de filles se moque de son homosexualité, puis lorsque ses parents la chassent. Personnellement ça m’a paru incroyable et inconcevable que des parents puissent à ce point rejeter leur enfant, sans remord, et le mettre à la porte sous le seul prétexte que cet enfant est homosexuel. Mais la réalité est parfois cruelle et le roman de Christine Férêt-Fleury nous le rappelle.
Avec une infinie justesse, Christine Férêt-Fleury dépeint les sentiments qui agitent Armelle, en souffrance parce qu’elle a du mal à se faire accepter telle qu’elle est. Au fil des chapitres, le lecteur la voit évoluer, grandir, changer et gagner en maturité jusqu’à s’assumer totalement. Un parcours semé d’embûches, traversé par des étapes aussi difficiles que cruciales, qui l’amèneront à trouver les bonnes personnes, capables de l’aider.
Les Maux bleus parle d’homosexualité féminine ( plus rare d’ailleurs en littérature jeunesse que l’homosexualité masculine), mais aussi de mariage pour tous et d’homoparentalité, des thèmes qui continuent d’imprégner l’actualité. En si peu de pages c’est assez efficace.
Mon seul regret par rapport à Les Maux bleus c’est le fait que certaines situations ne m’ont pas parus très crédibles (attentions spoilers !) Armelle tombe amoureuse d’Inès et comme par hasard la jeune fille a deux mères. Plus tard, c’est chez elles qu’Armelle trouvera refuge jusqu’à s’installer dans leur maison ! Pour moi ça faisait un peu trop de coïncidences et heureux hasards. J’aurais plutôt pensé qu’Armelle trouverait du soutien auprès de l’association Le Refuge par exemple. Mais ça reste un avis personnel sur les choix de l’auteur.
En quelques mots :
Les Maux bleus est un roman sur l’homosexualité féminine. Il met en scène une jeune adolescente chassée de chez elle le jour où elle a le courage de dire à ses parents qu’elle est homosexuelle. Avec justesse, Christine Férêt-Fleury partage les émotions d’Armelle, cette lycéenne perdue qui a du mal à s’accepter et à être acceptée par les autres. On suit son quotidien sur quelques mois, alors que sa vie est marqué par les bouleversements. C’est un joli témoignage, fort, même si ce n’est qu’une fiction. J’ai simplement regrettée que certaines situations manquent de crédibilité ou paraissent être de trop belles coïncidences.