Age : 12-15 ans
Editeur : Rouergue : doAdo noir ( 2009)
160 pages
Note :
Avec ses cheveux blonds bouclés, ses grands yeux bleus et sa belle gueule, Nathan ressemble à un ange. Il paraît. Mais alors que fiche t-il dans un commissariat ? Ok, admettons, parfois il fait des trucs pas vraiment sympa. Mais des petits trucs. Rien de grave non ? Pourquoi est-ce qu’on lui prend la tête avec ça ? Et puis pourquoi Ella l’a cherché aussi ?
Voila. On est dans la tête du héros. Enfin de Nathan. Ce n’est pas vraiment un héros, plutôt un adolescent rebelle, un petit voyou qui reste attachant. Malgré les conneries. Dans les six chapitres que comporte Un sale gosse, Jan Simoen raconte les quelques heures d’interrogatoire de Nathan. L’histoire n’est pas sordide. Enfin, pas trop. On essaye de comprendre la personnalité de « Natty » au travers de son langage, de ses phrases directes et de ses souvenirs.
L’histoire se recompose lentement et Jan Simoen entretient le suspense. Le lecteur envisage beaucoup de possibilités, jusqu’aux plus malsaines, il faut l’avouer, mais parce que Nathan sait dérouter, sait emberlificoter.
Une tension permanente est maintenue dans ces chapitres où l’on est tour à tour confronté aux pensées de Nathan puis, aux dialogues avec l’inspecteur.
Nathan reste un personnage un peu étrange, complexe, et incompréhensible. On sent chez lui une absence de remords, une sorte de cruauté qu’il perçoit mais qu’il n’explique pas. Il se remet certes en question mais il remet aussi en question les autres, parce qu’après tout on est jamais responsable tout seul, non ?
C’est déroutant, déstabilisant et gênant mais c’est aussi ce qui entretient l’ambiguïté du regard porté par le lecteur sur Nathan. Coupable, oui. Profiteur, aussi. Faible, un peu. Voyou, beaucoup.
En tout cas ce livre cours se laisse lire et d’un coup, impatient que nous sommes à avoir le fin mot de l’histoire. La dernière page est un peu curieuse, symbolique aussi, sans aucun doute. Au lecteur d’imaginer. A moi de vous conseiller de lire Un sale gosse .