Age : 15 ans et +
Éditeur : JC Lattès (2017)
300 pages
Note :
Après six mois de stage, Ophélie vient d’obtenir un CDD chez Pyxis, une start-up parisienne spécialisée dans les jeux vidéos et les mangas. Elle n’aspire qu’à une chose : transformer ce contrat de six mois en un CDI. Mais la jeune femme doit encore faire ses preuves et éviter les erreurs, dans un marché du travail difficile.
De son côté, Samuel arrive chez Pyxis par hasard. Il sort d’une dépression de deux ans après n’avoir pas réussi à finir la rédaction de sa thèse. Il espère dans cette entreprise retrouver un peu de vie sociale…
A durée déterminée est la suite du roman Les Stagiaires, paru en 2014. On y retrouve Ophélie, la figure féminine du premier tome. Elle est heureuse d’avoir obtenu enfin un CDD auprès de Pyxis, ce qui lui offre une relative tranquillité d’esprit, mais en même temps, elle n’est plus la jeune diplômé bercée par les illusions de cette jeune start-up qui se présente comme jeune, branchée et surtout très cool ! Ophélie avait déjà commencé à voir l’envers du décor dans Les Stagiaires et elle continue dans A durée déterminée, à porter un regard critique sur Pyxis.
Du premier tome, on retrouve également quelques têtes connues : Hugues, Vincent, James, Alix, Arthur…ils sont certes moins présents mais pas non plus très loin . La fin des stages a conduit un grand nombre à partir vers de nouveaux horizons et c’est donc l’occasion de découvrir comment chacun vit après ce stage chez Pyxis : ce sont autant de portraits de jeunes adultes auxquels on peut s’identifier.
Le nouveau c’est Samuel. C’est le deuxième personnage sur lequel Samantha Bailly s’arrête, après Arthur dans Les Stagiaires. Le jeune homme que nous découvrons n’a rien à voir avec le bobo parisien du premier tome. Garçon solitaire, marqué par une dépression, il est entré chez Pyxis en CDD ( aussi !) par hasard, avec le désir de renouer avec le monde réel et de tisser, peut-être, de nouveaux liens.
Samantha Bailly signe avec A durée déterminée une chronique de notre société et en particulier du monde du travail empreint de réalisme. Samantha Bailly pose les mots sur ce que beaucoup de jeunes adultes connaissent lors de leur arrivée au sein d’une entreprise et lorsque l’on quitte l’atmosphère rassurante de la maison, de l’université pour un nouveau tourbillon.
La panoplie variée des personnages, tout comme leurs parcours, permet forcément de se reconnaître à un moment ou un autre dans les situations qu’ils traversent. Une identification qui résonne intimement en nous, nous permet de prendre du recul et de réfléchir sur notre propre situation, nos propres choix, voire de trouver, peut-être, des réponses.
J’ai, à ce titre, particulièrement apprécié les échanges entre Ophélie et Samuel,et notamment le moment où la jeune fille décompose un immense défi ( pour Samuel : finir sa thèse) en une série de petites étapes à franchir.
Côté écriture, la plume très fluide de l’auteur se marie bien au côté « chronique » d’A durée déterminée. On retrouve une composition semblable à celle de Les Stagiaires avec un récit qui parle du monde du travail, mais aussi des soirées, des amours, de la famille de ces jeunes adultes. L’auteur m’a d’ailleurs plus séduite dans ce roman sur ce dernier point. Alors que j’avais le sentiment d’un peu tourner en rond dans Les Stagiaires, j’ai lu avec plus d’intérêt A durée déterminée. Les histoires de coeur prennent aussi moins de place dans ce tome, pour partir sur d’autres sujets…. Enfin, la personnalité de Samuel, plus forte et complexe, à mon sens, que celle d’Arthur, est un vrai plus.
En quelques mots :
La lecture de Les Stagiaires avait été divertissante et intéressante pour découvrir l’ambiance « stage dans une start-up du monde de l’édition et des jeux-vidéos ». Mais il m’avait manqué un peu de profondeur. Un défaut corrigé dans A durée déterminée dans lequel nous retrouvons Ophélie ( en CDD) et découvrons le parcours de Samuel.
Samantha Bailly, d’une écriture fluide et maîtrisée, chronique le quotidien de ces deux personnages principaux avec une large place consacrée au monde du travail mais aussi aux amours, à la famille, au quotidien…Ce roman sonne juste et vrai grâce à la variété des personnages et des situations qu’il met en scène. On se retrouve forcément à un moment ou un autre, surtout si on est de la même génération que l’auteur. A conseiller à tous les jeunes diplômes et jeunes travailleurs 😉