Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Syros (2017)
380 pages
Note :
E.V.E est une intelligence artificielle conçue pour surveiller et protéger la population. Sans apparence, sans sentiment, elle suit le quotidien de millions d’humains chaque jour pour éviter les crimes. Mais sa dernière mise à jour provoque un bug. Elle se retrouve capable de prendre possession du corps d’Eva, une jeune femme qu’on a tenté d’assassiner sans qu’E.V.E parvienne à identifier le coupable. Pour dénicher ce dernier, E.V.E plonge de plus en plus dans le corps d’Eva, grisée aussi par la découverte de son humanité…
Une société ultra-protectrice, dans l’air du temps…les caméras de nos jours ont été remplacées par des intelligences artificielles nommées E.V.E. A travers les puces implantées directement sur les humains, les E.V.E surveillent Citypolis, une mégalopole où la criminalité a quasiment été éradiquée. Bienfait ou danger ? c’est là une des questions centrales du nouveau roman de Carina Rozenfeld. En effet, l’ultra-protection et l’espionnage intensif de la population ne cache t-il pas une menace pour les libertés individuelles ? De même, que se passe t-il le jour où un problème survient ? Ainsi, après de nombreuses années sans incident, plusieurs crimes sont commis par des individus invisibles pour les E.V.E….
Dans E.V.E, Carina Rozenfeld se glisse dans la peau d’une de ces intelligences artificielles en charge de la surveillance de la ville. A la suite d’une mise à jour, cette E.V.E se retrouve capable de vivre dans le corps d’Eva, une des personnes agressées par des inconnus. Entre la volonté de comprendre pourquoi le système déraille et la découverte de son humanité, l’IA va ainsi vivre une aventure palpitante, entre suspens et science-fiction.
Les thèmes de E.V.E ne sont pas très originaux, il est vrai, puisqu’il existe déjà pléthore de romans sur la surveillance excessive par la technologie et l’humanisation d’une machine, néanmoins j’ai bien aimé la construction du récit. Tout en menant l’enquête sur la tentative d’assassinat d’Eva et des raisons pour lesquelles les intelligences artificielles sont confrontées à des criminels invisibles, E.V.E découvre son humanité. Le lecteur suit donc une héroïne atypique qui apprend peu à peu à apprivoiser ses sentiments, ses émotions, ses sensations d’humaine…tout en étant bloquée par les obligations de sa programmation ! Tout au long du roman, il y a un va et viens juste entre la machine qu’E.V.E était et l’humaine qu’elle est en train de devenir. Le polar, quant à lui, donne au récit du rythme et nous tient en haleine jusqu’au bout.
En quelques mots :
E.V.E est un roman d’anticipation qui aborde deux questions centrales : la surveillance excessive par la technologie et l’humanisation des machines. Deux thèmes peu originaux en SF mais la construction de l’histoire, avec une enquête au cœur du récit, nous tient en haleine. De même j’ai bien aimé découvrir comment peu à peu E.V.E s’humanise et s’approprie totalement le corps d’Eva pour devenir une humaine comme les autres. Il y a du rythme dans cette histoire et on est finalement captivé par le devenir de cette IA pas comme les autres.