New Earth Project de David Moitet

Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Didier jeunesse (2017)
220 pages

Note : 5 out of 5 stars

En 2125, le réchauffement climatique et la montée des eaux ont changé la vie sur Terre. Les plus riches ont la chance de pouvoir vivre sous des dômes protégés de la pollution, de la faim et des crises, tandis que les autres vivent dans un monde dévasté et dangereux. Seul espoir pour ces derniers d’échapper à leurs conditions de vie difficiles : New Earth Project, le voyage vers une nouvelle terre habitable.
C’est dans ce monde coupé en deux qu’Orion et Isis vont se rencontrer. Elle est une « grise », issue des bidonvilles, et lui un Intouchable, protégé par le dôme. Lorsqu’Isis sera tiré au sort pour quitter la Terre, Orion décide de mené l’enquête sur ce projet entouré de trop de mystères, organisé par son père lui même…

Après la trilogie Les Mondes de l’Alliance qui s’inscrivait dans la veine du space opera, David Moitet continue à explorer d’autres genres de la SF avec son nouveau roman. New Earth Project est plus dans l’air du temps des romans SF du moment avec un texte où se mêlent écologie et dystopie.  Ainsi, comme dans beaucoup de romans SF parus récemment, l’auteur nous dépeint une planète Terre dévastée par une mauvaise gestion de la question écologique. Les nantis ont droit à un monde préservé tandis que les plus pauvres s’entassent dans des bidonvilles. Le seul moyen pour échapper à cette enfer, c’est de participer au grand tirage au sort du New Earth Project. Toutes les semaines, 1 million de personnes pauvres sont sélectionnées pour partir coloniser une nouvelle terre, à six années de là.

Le roman se divise en une succession de courts chapitres qui se focalisent à chaque fois sur un des personnages de l’histoire. Nous suivons essentiellement Isis et Orion. Isis est une « grise », elle vit dans les bidonvilles mais elle a la chance de pouvoir fréquenter une école d’Intouchables pour espérer s’en sortir. C’est là qu’elle fait la connaissance d’Orion, le fils de l’homme à l’origine du New Earth Project : Arthur Parker.

Les différents ressorts de l’histoire ne sont pas très originaux, j’en conviens, mais j’ai trouvé que New Earth Project était un roman très efficace dans son genre. En 220 pages, David Moitet réussit à planter un décor crédible. En effet pour certains aujourd’hui, la seule alternative à la fin programmée de notre planète Terre consiste à en coloniser une nouvelle et c’est sur cette idée que le roman se construit. New Earth Project met aussi en scène deux personnages que tout oppose mais déterminés, courageux et attachants. J’ai beaucoup aimé suivre Isis dans les dédales du bidonville de New York et voir comment elle a trouvé des idées pour lutter au quotidien, tandis qu’Orion se révèle être un adolescent issu de la branche de l’élite qui n’est pourtant pas aussi prétentieux que ses camarades. Un brin idéaliste peu-être mais pourquoi pas.

Le récit est aussi riche de multiples péripéties et l’alternance des points de vue est idéal pour donner une vue d’ensemble à l’histoire. Le mystère autour du New Earth Project nous tient en haleine même si les plus habitués du genre comprendront très vite de quoi il en retourne. David Moitet a une écriture fluide et dynamique, on se laisse vite emporter par l’intrigue. La dernière partie qui révèle les secrets du projet New Earth est la meilleure.

Globalement New Earth Project de David Moitet est un roman écologique futuriste efficace de bout en bout. Je le conseillerai notamment à des adolescents qui découvrent ce genre ou dans le cadre d’une lecture scolaire sur la question de la dystopie et de l’écologie car il se lit très facilement et exploite tous les « topoï » de cette veine de la SF.  De par sa relative brièveté, le roman ne creuse pas tous les sujets en profondeur et la fin peut paraître un peu facile, mais je ressors globalement enchantée par cette lecture qui répond selon moi à toutes mes attentes !

En quelques mots :

Un roman écologique et dystopique dans la veine de ce qui se fait actuellement en SF. Idéal pour une première approche de ce genre, New Earth Project réussit en 220 pages le pari de nous entraîner dans une histoire dynamique et pleine de péripéties. Le décor est crédible, les personnages sont déterminés, courageux, attachants et l’intrigue se déroule peu à peu. Le mystère du New Earth Project nous tient en haleine. Un roman efficace, court, accessible à tous même si on aurait aimé que les thèmes soient parfois plus approfondis et la fin un peu moins facile. Mais pour un roman SF aussi bref, David Moitet propose une histoire qui tient toutes ses promesses.

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