Samedi 14 novembre de Vincent Villeminot

Age : 15 ans et +
Éditeur :  Sarbacane : X’prim  (2016)
210 pages

Note : 4 out of 5 stars

Le jour des attentats du 13 novembre 2015, B. prenait un verre avec son frère sur une des terrasses visées par les tirs des terroristes. Légèrement blessé, il fait partie des survivants. Pas son frère. Le lendemain, le samedi 14 novembre, B. quitte l’hôpital. Dans le métro qui le ramène chez lui, il le croise. Un des terroristes. Sans avoir décidé ce qu’il va faire, il le suit…

Un an après les terribles événements de novembre 2015, quelques mois seulement après ceux de Nice le 14 juillet 2016, Vincent Villeminot fait partie de ces auteurs qui ont eu envie d’écrire très tôt, très vite, sur le sujet. Une manière d’essayer de dépasser la tristesse, la colère et la rage. Ecrire pour garder la mémoire aussi. Tout comme le roman A la place du coeur d’Arnaud Cathrine, Samedi 14 novembre 2015 nous entraîne dans l’abattement des jours qui suivent les attentats, ce lendemain du 13 novembre dans lequel la France est plongée dans l’hébétude et la sidération.

Samedi 14 novembre est une tragédie en 5 actes à l’écriture tranchante et percutante. Il y a dans le style choisi par Villeminot comme une résonance avec les romans terribles d’Albert Camus ( L’étranger, La Peste) qu’évoque l’auteur dans ses lignes. Samedi 14 novembre est un roman qui prend aux tripes. La situation du personnage nous replonge dans l’ambiance terrible de l’époque et l’écriture de Vincent Villeminot, avec ses phrases et chapitres courts, est poignante. Le langage, lui, est souvent fort, cru, témoignage d’une violence à peine contenue.

Le lecteur suit B. un personnage qui a perdu son identité propre au moment de l’attaque. Dans ce laps de temps où il perd même jusqu’à son humanité, B. va décider de suivre un des terroristes. Le retrouvant, il le séquestrera dans l’appartement de la soeur où l’homme aura trouvé refuge. Dés lors, un improbable et dur huis-clos s’installera entre B., le terroriste et la sœur du terroriste. Il n’y aura pas que de la violence dans les mots mais aussi dans les actes. B. passera d’abord par la phase du bourreau avant de redevenir lui même et poser sur les événements un regard moins violent.

Oeuvre de fiction, Samedi 14 novembre, manque donc par essence d’une certaine crédibilité des événements et notamment le fait que le terroriste, sa soeur et B. se retrouvent dans une même pièce. Les discours des uns et des autres sont marqués par la fiction car le roman de Vincent Villeminot veut aussi délivrer un message d’espoir et poser de bonnes questions sur notre actualité. La fin est utopique, peut-être trop, mais a le mérite de nous laisser croire à une porte de sortie, un moyen de réconcilier l’impossible.

En quelques mots :

Paru un an après les terribles attentats du 13 novembre 2015, Samedi 14 novembre se déroule au lendemain des événements, alors que la France est plongée dans l’hébétude et la sidération. B., le « héros » de l’histoire, est une des victimes. Le hasard l’amène à suivre un des terroristes jusqu’à chez lui. B. a perdu son humanité, il lui faudra cette tragédie en 5 actes pour la reconquérir. 
L’écriture de Vincent Villeminot est tranchante et percutante. Phrases et chapitres courts, langage fort et cru, le roman prend aux tripes et nous entraîne dans un improbable et dur huis-clos. La violence est dans les mots mais aussi dans les actes. Poignant, Samedi 14 novembre ne nous laisse pas vraiment indemne car on replonge dans l’ambiance de l’époque.
La fin est utopique, peut-être trop, mais a le mérite de nous laisser croire à une porte de sortie, un moyen de réconcilier l’impossible.

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