Age : 15 ans et +
Editeur : Syros : Rat noir (2009)
250 pages
Note :
Berlin 1989. De chaque côté du mur, deux hommes : Klaus et Markus. Le premier vient de l’Est et vit maintenant à l’Ouest. L’autre est un membre de la stasi, bien ancré à l’Est. A l’heure où l’URSS et les démocraties populaires vivent leurs derniers instants, tous les deux sont amenés à replonger dans les années 70. Si leurs destins semblent aujourd’hui très éloignés, il y a pourtant quelque chose qui les relie. Cette chose, c’est Anna.
A l’heure où les 20 ans de la chute du mur de Berlin sont là, la littérature jeunesse comme adulte s’empare du sujet et le met en scène. Breaking the wall m’a tout de suite entrainé. On s’attache à chaque personnage si différents les uns des autres et si intriguant.
L’atmosphère du livre est sombre et lourde telle qu’on l’imagine à la fin de la RDA. Il y a une sorte de tension permanente dans ce livre qui dépeint l’univers de deux hommes amenés à replonger dans leur passé. Cette confrontation est douloureuse, marquée par la mort et la trahison.
Une grosse partie du texte est constituée par le journal d’Anna. Telle Anne Frank (et le nom de l’héroïne n’est sans doute pas un hasard) elle livre son quotidien de jeune lycéenne puis de jeune femme en RDA et met peu à peu en place les rouages de ce qui constitue l’intrigue du roman. Klaus et Markus sont deux êtres reliés à elle et Anne incarne à elle seule le drame de Breaking the wall.
Cette lecture m’a beaucoup fait penser au film La Vie des autres, notamment le personnage de Markus. En effet dans La Vie des autres, le héros était aussi un membre de la stasi qui peu à peu comprenait l’horreur de son métier.
La scène où Klaus se rend aux archives après la chute du mur, a d’ailleurs raisonné comme un écho à une scène de ce même film…
Le livre se conclut sur une note d’espoir : le mur est tombé, Markus s’est rendu compte de ses crimes et de ses erreurs, se murant dans le silence, et Klaus a retrouvé le nom de la personne qui l’avait dénoncé lui et son frère Erik, le jour où il avait essayé de fuir.
C’est un livre qui est très touchant et très frappant dans certains de ses propos. Il garde une réserve appréciable et il nous invite à en savoir plus sur la RDA et notamment le mur de Berlin. L’idée de Breaking the wall est commune mais elle est très bien écrite et perçue de façon originale. L’alternance des points de vues sur la situation : celui de Klaus, celui de Markus et celui d’Anna est passionnante et très intéressante, ne serait-ce qu’au niveau de l’Histoire des mentalités en RDA pendant le mur de Berlin et à la veille de sa chute. Une jolie surprise littéraire.