Age : 15 ans et +
Éditeur : Nathan jeunesse (2016)
330 pages
Note :
L’été s’annonce. Frankie, la meilleure amie d’Anna l’a invitée à venir passer trois semaines en Californie dans la location familiale. Au programme : bronzage, baignade et drague ! Frankie veut absolument qu’Anna sorte enfin avec un garçon mais l’adolescente n’a aucune envie de passer l’été à flirter en bikini. Parce qu’Anna a déjà vécu une première histoire d’amour, secrète, avec Matt, le grand-frère de Frankie, un an plus tôt, juste avant qu’il ne meure brutalement, laissant Frankie et Anna anéanties derrière lui…
Avec sa couverture bleue aux couleurs de la mer et son titre orange qui évoque le soleil couchant, Cet été-là s’annonce comme une lecture estivale distrayante. Mais lorsqu’on jette un oeil au résumé du nouveau roman de Sarah Ockler, on comprend que le ton ne sera peut-être pas aussi léger qu’attendu. Ces vacances en Californie préparées depuis plusieurs semaines par Anna et Frankie où il ne semble question que de baignade, plage, bronzage et surtout d’amour, cachent en réalité une blessure profonde : la mort brutale, un an plus tôt, de Matt, le grand-frère de Frankie avec qui Anna venait tout juste de démarrer une relation amoureuse…
Sous son apparente légèreté, Cet été-là propose un roman d’une plus grande profondeur où la question du processus du deuil vécu par deux adolescentes constituent le fil d’ariane de l’histoire. A travers le regard d’Anna, Sarah Ockler invite le lecteur à réfléchir aux questions clés de ce moment difficile : comment survivre à la perte d’un être cher ? Comment retrouver goût à la vie ? A partir de quand peut-on à nouveau tomber amoureuse ? Que dire à sa meilleure amie alors qu’on la voit dériver ? Comment se reconstruire ? Autant d’interrogations qui vont traverser l’esprit d’Anna, le temps d’un été californien.
Ma crainte, lorsque j’ai débuté Cet été-là, était de lire un roman mélo-dramatique, gorgé d’un pathos dont Sarah Ockler, l’auteur, ne réussirait pas à se délivrer. Mais ce ne fut pas du tout le cas. Anna souffre mais elle a eu le temps d’apprivoiser un peu sa peine, comme Frankie, et son regard est alors plus lucide. L’auteur, à travers son regard, pointe surtout la manière dont chacun vit la mort de Matt. Des parents qui se déchirent, une mère qui s’effondre au moindre souvenir, une petite soeur ( Frankie ) qui ne cesse de jouer avec les limites et enchaîne les provocations, et une jeune fille qui ne sait pas trop comment elle doit se positionner car tous ignorent l’histoire d’amour qu’elle a vécu avec Matt.
Outre cette question du deuil, d’autres thématiques sont au coeur de Cet été-là. D’abord l’amitié. En effet, Anna et Frankie sont voisines et inséparables mais depuis quelques temps, elles ne partagent plus vraiment grand chose. Avec la mort de Matt, les personnalités de l’une et l’autre on prit des directions opposées. Frankie ne pense plus qu’à la mode et aux garçons alors qu’Anna s’en désintéresse totalement ! Mais c’est surtout le poids du secret entre Anna et Frankie qui rend leur amitié plus compliquée.
Ensuite, l’amour occupe aussi une place centrale dans l’histoire car si Anna a du mal à oublier Matt, dont la disparition est survenue au moment où leur histoire débutait à peine, elle va faire, cet été-là, la rencontre d’un autre jeune homme : Sam. De nouveaux sentiments et nouvelles interrogations vont alors surgir…
Cet été-là est donc un roman intéressant et d’une plus grande profondeur qu’il n’y paraissait aux premiers regards. On n’en attendait pas moins de l’auteur de #Scandale qui nous avait alors mis en garde des réseaux sociaux et de leurs dérives possibles. Ici, le sujet est bien différent mais sa thématique forte et tragique, saura toucher la sensibilité des ados. Une lecture de vacances à ne pas rater.
En quelques mots :
Couverture bleue, horizon maritime, titre orange qui rappelle le soleil couchant, Cet été-là semble être une lecture estivale légère. Et pourtant. C’est bien le deuil qui constitue le fil rouge de l’histoire. Anna, l’adolescente à travers qui on vit cette histoire, ayant perdu, l’été précédent, son premier amour : Matt, qui est aussi le grand-frère de sa meilleure amie Frankie, avec qui elle va passer l’été.
Sarah Ockler raconte avec justesse le long processus du deuil vécu par ces deux adolescentes, de deux manières bien différentes, tandis qu’à la périphérie de l’histoire il sera aussi question d’amitié et d’amour. Le roman est intéressant et contient quelques passages émouvants. Une lecture de vacances forte et tragique, qui saura toucher la sensibilité des ados.