Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Gallimard jeunesse ( 2016)
260 pages
Note :
Acheter en ligne :
Dans cette France alternative, la révolution des Communards de 1871 a été un triomphe. Paris, devenue Larispem, est une Cité-Etat indépendante où les bouchers constituent la caste forte d’un régime populiste.
Nous sommes à présent en 1899 et trois jeunes adolescents s’apprêtent à voir leur existence bouleversée. Liberté, mécanicienne, Carmine, apprentie louchébem et Nathanaël, un orphelin vont ainsi se retrouver mêlés à la réapparition d’une société secrète : Les Frères du Sang. Le groupuscule terroriste entend redonner le pouvoir aux notables de l’ancienne capitale, en utilisant le mystérieux pouvoir du sang transmis par Louis d’Ombreville, dernier opposant aux Communards.
Grande gagnante de la seconde édition du concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard jeunesse, Télérama et RTL, Lucie Pierrat-Pajot, professeur-documentaliste dans la vie, a été propulsée au rang d’auteur publiée grâce au premier tome de Les Mystères de Larispem. C’est sans nul doute l’originalité de l’histoire et de ses personnages, associée à une plume fluide qui ont été les premiers éléments déclencheurs dans le choix du jury, sans doute bluffé, comme moi, par l’imagination inattendue de Lucie Pierrat-Pajot.
Il fallait l’imaginer, cette uchronie, où la terrible révolution de 1871, aussi appelée La Commune, n’aurait pas été un cuisant échec. Dans Les Mystères de Larispem, le pouvoir est passé aux mains des Communards et les aristocrates comme les membres du clergé ont été bannis. Prônant l’égalité pour tous, la Cité-Etat s’est construite de façon totalement indépendant du reste de la France. Les noms de certaines rues ont été modifiés, tout comme des bâtiments n’ont jamais été construits ( la Tour Eiffel par exemple) au profit d’autres édifices ( comme la Tour Verne). Un univers de plusieurs kilomètres carrés qu’il faudra donc (ré)apprivoiser pour le lecteur et dont il découvrira toute la richesse au fil des chapitres.
Ce premier tome est avant tout une longue et passionnante immersion dans Larispem. Nous découvrons tout aussi bien l’organisation de la Cité-Etat, le mode de vie des habitants, le quotidien des rues de Larispem que les premiers ingrédients d’une histoire bien mystérieuse, derrière le récit de la vie de nos trois héros atypiques. Liberté, Carmine et Nathanaël nous entraînent en effet dans leur quotidien respectif. Des vies loin d’être aussi banales qu’elles n’y paraissent. Carmine est ainsi une apprentie louchébem, caste forte de Larispem. Pour autant, elle n’hésite pas à voler la nuit en compagnie de Liberté, jeune mécanicienne au talent déjà bien affirmé dans son domaine. A l’autre bout de la ville, Nathanaël est un orphelin qui n’a presque jamais mis les pieds dehors. Trois héros dont la destinée se révèle de plus en plus mystérieuse au fil de la lecture.
Le Sang jamais n’oublie est donc une mise en bouche bien agréable de Les Mystères de Larispem. L’action n’est pas encore très dense car il ne se passe pas énormément de choses dans ce premier tome mais l’ambiance générale du roman tout comme l’empathie que l’on ressent pour les personnages nous fait passer un moment de lecture très sympathique. L’écriture fluide et l’alternance ingénieuse entre les différents points de vue rende la lecture facile et naturelle. Un premier tome avec du potentiel dont on attend la suite avec impatience !
En quelques mots :
Grand gagnant de la seconde édition du premier roman jeunesse organisé par Gallimard jeunesse, RTL et Telerama, Le Sang jamais n’oublie est un premier tome très prometteur d’une trilogie qui se promet déjà d’être bien atypique. Lucie Pierrat-Pajot mêle ainsi dans Les Mystères de Larispem, l’uchronie à une pointe de fantastique pour nous entraîner dans un monde « rétrofuturiste » étonnant et fascinant. Paris, devenu Larispem depuis La Commune de 1871, est une Cité-Etat indépendante populiste. Nous en découvrons la richesse et le fonctionnement en suivant le destin de trois héros attachants : Liberté, Carmine et Nathanaël. Malgré une action peu présente, les premiers ingrédients de l’histoire se mettent progressivement en place. C’est surtout l’ambiance générale du roman et l’empathie que l’on ressent pour les personnages qui nous donne envie de poursuivre la lecture. Un premier tome avec du potentiel, vivement la suite !