Age : 12- 15 ans
Éditeur : Gallimard jeunesse (2016)
100 pages
Note :
Au cours d’un repas dominical dans lequel Amandana apprend l’homosexualité de son neveu, loin de plaire dans ce milieu étriqué, la jeune femme de trente ans replonge quinze ans en arrière, cette année de lycée où elle est tombée amoureuse d’une de ses camarades de lycée…
En quelques mots :
Beaucoup de délicatesse et de pudeur pour Bouche cousue, un roman qui effleure avec justesse la question de l’homosexualité ( féminine ) dans l’univers d’une famille très catholique. Une écriture délicate qui veut coller au plus profond des pensées intimes et interrogations légitimes qui traversent une adolescente en pleine découverte de l’amour et incapable de nommer ce qu’elle ressent pour sa camarade de classe. Bouche cousue offre une parole intime et chargée d’émotion qui suscite immédiatement une profonde empathie de la part du lecteur.
L’histoire est courte et sincère, loin de chercher dans les stéréotypes ou dans les fins idylliques. Les sentiments contradictoires qui traversent Amandana, le rejet de sa famille, les non-dits, les moqueries à peine voilée mais aussi la bouée de sauvetage que l’adolescente trouve en fréquentant un couple d’homosexuels, constituent les grandes lignes de Bouche cousue.
Au delà de l’histoire, je retiendrais aussi la plume magnifique de Marion Muller-Colard car Bouche cousue ne se lit pas seulement pour ce qu’il raconte mais aussi pour comment il le raconte. La force de ce joli roman c’est donc aussi ses mille tournures poétiques pour dire l’homosexualité et l’amour.