Age : 15 ans et +
Éditeur : Gallimard jeunesse (2014)
410 pages
Note :
Après un passage dans notre monde et celui de Mémoria, Alex, Jenny et Marco vivent deux vies parallèles. A Sam-En-Kar, se sont toujours des adolescents mais Jenny et Alex sont frère et soeur, tandis que Marco est hanté par des bribes de ses multiples autres vies. A Gê, Marco est devenu Ian, un vieillard emprisonné par le dictateur Ivan, tandis qu’Alex et Jenny, âgés de 36 ans, sont devenus les cobayes d’une entreprise décidée à prendre le contrôle du Multivers.
Anna, qui les a déjà aidé dans d’autres parties du Multivers, décide de libérer Alex, Jenny et Ian avec l’aide de ses nouveaux alliés qui ont fait le serment de renverser la dictature d’Ivan et sa fille Dana.
Multiversum est une trilogie complexe et dense, qui exploite à fond la thématique des univers parallèles et fait voyager le lecteur à travers des ponts temporels. C’est un brin compliqué de s’y retrouver parfois car la vie pouvant prendre de multiples chemins, les personnages n’ont pas toujours les mêmes noms, ni le même âge, à l’image de Marco / Ian dans Utopia.
J’avoue qu’au début de ma lecture de ce tome 3 de Multiversum, j’ai failli laisser tomber car j’étais totalement perdue. Il faut dire que ma lecture du tome 2 ( Mémoria ) remontant à quelques temps et Gallimard jeunesse n’ayant pas fourni un résumé en début de roman, pour que le lecteur reprenne rapidement ses marques, c’est difficile. J’étais perdue aussi parce que l’histoire d’Utopia se divise au départ en deux histoires parallèles, l’une à Sam – En – Kar, l’autre à Gê, avec parfois des ponts entre les deux… Il m’a fallu un peu de temps pour apprivoiser les nouveaux lieux, les nouvelles vies des personnages principaux et éclaircir le tout. J’ai commencé à m’y retrouver lorsque les deux histoires n’ont plus fait qu’une et que Léonardo Patrignani propose une structure de son récit plus linéaire.
L’intrigue de ce troisième tome de Multiversum assume totalement son association au genre de la dystopie même si on peut difficilement faire des rapprochements avec d’autres livres du même genre car Utopia avec cette idée de dimensions parallèles, trouve vraiment un angle d’approche très différent. L’idée est pourtant dans ce tome de mettre fin à une dictature dans la société du Bien – Être de Gê. Ivan et Dana, sa fille, sont aux commandes de ce monde mais ils ont aussi le désir de prendre le contrôle d’autres mondes, ce qui pousse chacun à agir. Après un début très original, on revient donc à une structure plus classique dans la dystopie avec le renversement du régime en place.
Globalement Léonardo Patrignani propose un texte dynamique et dense. Ses univers sont riches et foisonnants, comme ses personnages. On découvre un peu plus Marco dans Utopia car il est la clé de toute cette histoire. Alex et Jenny sont plus en retrait mais on voit que tous les deux ont mûri et apprivoisé leur nature. Tous les deux forment par ailleurs un joli couple, qui malgré le temps et les multiples univers, s’attire et s’aime toujours.
En quelques mots :
Utopia est le dernier tome de la trilogie Multiversum et Léonardo Patrignani a voulu exploiter au maximum la dynamique des univers parallèles. Peut-être un peu trop car le lecteur est au départ perdu et il lui faudra avancer dans l’histoire et s’accrocher un peu pour pouvoir enfin s’y retrouver et connaître le dénouement du destin de Jenny, Alex et Marco. Un dénouement qui fera oublier les âpretés du début car le dernier monde exploré par nos héros est la clé des autres et le lecteur se retrouve ainsi au cœur d’une dystopie un brin singulière. Utopia ne perd cependant pas son rythme effréné, ses personnages fouillés et son écriture efficace, apportant au lecteur les ultimes réponses et terminant en beauté la trilogie.