Age : 15 ans et +
Éditeur : Hachette jeunesse (2015)
385 pages
Note :
Nick et Dara sont soeurs et très attachées l’une à l’autre malgré des caractères que tout oppose. Dara adore s’amuser, sortir, faire la fête et être au centre de l’attention. Nick est discrète, responsable et solitaire.
Un soir, Nick et Dara sont victimes d’un accident de voiture. Dara est défigurée. Dés lors la relation étroite entre les deux sœurs se brise et elles s’éloignent peu à peu l’une de l’autre.
Lorsque Dara disparaît totalement, Nick décide de mener l’enquête et découvrir pourquoi sa sœur a changé.
Lauren Oliver est une auteur dont j’ai lu tous les romans à ce jour traduis en France. Aussi bien sa trilogie dystopique Délirium, que ses deux romans noirs Le dernier jour de ma vie et Panic. Cette auteur n’a pas son pareil pour nous entraîner dans des univers où ses héros jouent avec les limites et sont torturés par leurs sentiments.
Dans Absences, Lauren Oliver place au centre du récit la complexité des relations qui unissent deux sœurs, entre désir d’être là pour protéger l’autre et jalousie. Car bien que Nick et Dara soient deux sœurs que tout oppose au niveau de leur personnalité, ce sont aussi deux sœurs qui s’aiment et qui se soutiennent à chaque instant. Enfin, c’était le cas jusqu’à ce que Nick ait un accident de voiture avec Dara et que celle-ci soit défigurée. Dés lors, leur relation s’effrite…
Une grande partie d’Absences est consacrée à décrire cette relation brisée entre Nick et Dara. Au travers des souvenirs ou des situations du quotidien, le lecteur assiste au spectacle d’un fossé qui se creuse entre les deux sœurs, chaque jour un peu plus. Alors que Nick essaye de surmonter l’accident de voiture, de reprendre une vie normale, Dara s’enferme et se barricade à l’intérieur d’elle-même, refusant de parler à sa sœur. Cette « première partie » du roman Absences est donc très tournée vers la psychologie de ces deux personnages différents et intéressants à découvrir. Lauren Oliver alterne la parole entre l’une et l’autre, même si elle laisse surtout entendre la voix de Nick.
Cependant, il me faut aussi reconnaître que le temps passé par Lauren Oliver a dépeindre les personnalités de Nick et Dara m’a parfois semblé long. J’ai eu du mal à rester captivée tout au long de cette première grande partie du récit dans lequel la disparition de Dara n’est toujours pas intervenue ( le résumé m’ayant laissé penser que celle-ci interviendrait vite). Le rythme est, il faut le reconnaître, un peu en dent de scie, un défaut que j’avais déjà noté dans les précédents romans de Lauren Oliver.
Mais Absences est aussi un drame dont on devine les contours à mesure que l’histoire progresse. Au début du livre on apprend qu’une petite fille de neuf ans a disparue et petit à petit Lauren Oliver nous fait comprendre que cette disparition est liée à Dara et Nick. Alors que Dara disparaît à son tour, le lecteur s’élance avec Nick sur les traces de sa sœur. Dés lors chaque chapitre est là pour conduire à une fin explosive et inattendue.
La surprise face à cette révélation finale est égale à celle que j’ai ressenti en lisant Nous les menteurs d’E. Lockart et je crois que j’ai sur ces deux romans un avis assez semblable. Comme pour Nous les menteurs, j’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit mais la tournure des événements et de l’histoire a changé mon regard. Je n’oublie pas que j’ai eu parfois du mal à être embarquée par le texte, mais il y a de très bons rebondissements ! Une grande partie du livre n’est donc en réalité qu’introductive et à la fin tous les événements s’enchaînent, donnant à Absences toute sa logique et ses réponses à nos interrogations.
En quelques mots :
Absences est le nouveau roman sombre de Lauren Oliver. Cette fois-ci l’auteur américaine explore la complexité des relations entre deux sœurs, où l’amour, la jalousie et la haine se mélangent sans cesse. En effet, Nick et Dara sont attachées l’une à l’autre mais leur personnalité respective les oppose. Après un accident de voiture, le fossé entre elles se creuse un peu plus.
Lauren Oliver passe beaucoup de temps à décrire la complexité des sentiments et de la relation de ses deux héroïnes, leurs doutes et leurs remords, leur vie après l’accident de voiture. Le rythme est un peu en dent de scie dans cette première grande partie de l’histoire où la menace de la disparition de Dara devient de plus en plus concrète. Lorsque cette dernière disparaît définitivement, Absences prend un virage à 180° et nous entraîne dans une enquête au rythme effréné. De fil en aiguilles, les découvertes de Nick vont conduire le lecteur vers des révélations finales surprenantes et inattendues qui donneront à Absences un nouveau regard. Une lecture intéressante dans lequel frères et soeurs se reconnaîtront.