Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Syros : Soon (2015)
260 pages
Note :
Silas et Astrid vivent dans une société qui a réussi à mettre fin à la douleur psychique. Lorsque Astrid est fauchée par un camion, Silas, qui l’aime profondément, souffre. La CEDE, la Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle, intervient. Le lendemain, il se réveille avec un point bleu au poignet, preuve de son oblitération. Astrid n’est plus qu’un vague souvenir…Tout n’est-il pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Après avoir questionné le thème de l’immortalité avec son roman Théa pour l’éternité, Florence Hinckel propose un nouveau roman de science-fiction dans lequel le monde du futur a su mettre fin à la douleur. Une idée lumineuse pense t-on au premier abord, avant de découvrir l’histoire glaçante de Silas et Astrid…
#Bleue se divise en trois parties dans lesquelles Florence Hinckel met en scène les deux visions du futur de Silas et d’Astrid. Le premier est plutôt du côté de l’oblitération alors que la seconde est plus dubitative sur ses bienfaits… Au fil des pages, le lecteur se forge sa propre opinion et découvre l’envers du décor.
La construction de ce roman d’anticipation est assez classique en soi et repose sur une intrigue certes un peu binaire mais très efficace avec ceux qui croient aux bienfaits de l’oblitération et ceux qui luttent contre.
Tout l’enjeu de #Bleue de Florence Hinckel est de montrer comment Silas et Astrid vont petit à petit déchanter sur ce futur sans douleur. Ainsi, au fil des chapitres, et suite à un événement fort, les héros s’aperçoivent que leur monde n’est pas aussi parfait qu’ils le croyaient…
#Bleue montre l’importance de la vie, avec ses joies et ses souffrances. Le message de Florence Hinckel est transmis dans une écriture fluide et agréable. Le texte invite le lecteur à réfléchir sur les épreuves de la vie, à leur sens et en quoi elles forgent notre personnalité, notre identité, notre humanité. L’histoire d’amour entre Silas et Astrid est tendre et centrale dans cette histoire et son évolution.
Le roman m’a cependant semblé manquer à certains moments d’action fortes. J’aurais aimé que la rébellion se manifeste plus. On reste assez focalisé sur les sentiments amoureux entre Silas et Astrid, ainsi que sur la description de cet univers et ses travers. La révolte est tardive mais néanmoins plutôt réussie car Florence Hinckel, contrairement à beaucoup d’auteurs, montre qu’organiser un réveil des consciences n’est pas chose aisée. Ses personnages seront confrontés à cette difficulté lorsqu’ils voudront ouvrir les yeux de la population.
#Bleue pose aussi de bonnes questions sur des thématiques qui nous touchent dés aujourd’hui : l’hyper-connection de la population, la crise économique, le chômage, le totalitarisme, la désinformation… Florence Hinckel ne creusent pas forcément tous ces sujets mais cela contribue à la peinture d’un futur qui ne semble pas impossible et elle invite donc à s’en méfier.
En quelques mots :
#Bleue se demande quel serait notre monde si nous étions capable de faire disparaître la douleur et sa réponse par l’histoire de Silas est Astrid est plutôt intéressante. Le récit suit une trame un peu convenue avec des héros qui prennent conscience de l’imperfection d’un monde supposé utopique et vont se rebeller contre. Pour autant, Florence Hinckel parvient à retenir notre attention. #Bleue est un roman qu’on lit avec intérêt et qui questionne notre propre monde actuel : la présence du numérique dans notre quotidien, la crise économique, le chômage, la quête du bonheur…