La Dose de Melvin Burgess

Age : 15 ans et +
Éditeur : Gallimard jeunesse : Scripto (2014)
280 pages

Note : 5 out of 5 stars

Une nouvelle drogue vient de faire son apparition dans un contexte politique agitée. Appelé le Raid, dette drogue promet une semaine de rêve où tout devient possible, avant de donner la mort. Lorsqu’une célébrité meurt sur scène 7 jours après avoir pris du Raid, c’est le déclic pour de nombreux fans. Adam, 17 ans, pour qui la vie n’a fait aucun cadeau se laisse tenter lorsque son frère disparaît et que sa petite amie Lizzie, le largue. Mais il ne tarde pas à regretter son geste…

Chaque roman de Melvin Burgess est une surprise dans le paysage de la littérature young adult. Cet auteur à l’art et la manière de raconter des histoires originales et surprenantes qui vont toucher les limites et soulever les tabous. Dans La Dose, Melvin Burgess touche aux limites de la chimie, lorsque celle-ci est au service de la création d’une drogue aussi incroyable et meurtrière que Le Raid.

Si Melvin Burgess avait déjà écrit un roman autour de cette thématique, avec Junk, on est très loin de l’univers, des personnages et de l’ambiance de son plus célèbre roman. En effet, La Dose se déroule dans un futur plus ou moins proche où une grave récession a entraîné chômage et désœuvrement chez les jeunes. Les riches et les pauvres sont plus que jamais séparés. Une organisation, appelée Les Zélotes, est décidée à remettre le monde à plat en commettant des actes de plus en plus violents pour entraîner une révolte dans toute la population. Le Raid apparaît dans un contexte où les jeunes trouvent que c’est la meilleure des solutions pour vivre pleinement sa vie, quitte à ce qu’elle ne dure que 7 jours. Adam, le héros, représente bien ces milliers de jeunes perdus, qui n’espèrent plus rien de l’avenir, et décident de franchir le pas.

Si Melvin Burgess donne les clés au lecteur pour comprendre ce qui peut pousser une personne à prendre de la drogue, on est très loin de l’histoire de Junk. Il ne s’agit pas tellement de montrer les effets terribles de la drogue, la vie d’un junkie et les difficultés pour se désintoxiquer, mais plutôt de montrer à quel point la vie vaut la peine d’être vécue le plus longtemps possible malgré les difficultés du quotidien. Tout le roman amène Adam, et le lecteur, à déduire ce message.

En parallèle de l’histoire d’Adam, qui va des raisons de la prise du Raid à la fin de sa quête pour en trouver l’antidote, La Dose met aussi en scène un personnage clé de l’histoire : Lizzie, la petite amie d’Adam. A travers elle et ce qu’elle va vivre au court de l’histoire, on découvre les « mafieux » derrière la réalisation de cette drogue miraculeuse et meurtrière. En particulier, du fils psychotique qui va lui faire subir des moments très difficiles.
Le texte mêle très bien ces deux histoires qui se rejoignent très souvent car Adam et Lizzie sont liés.

La Dose est aussi un roman fort, dur et sans concession comme Melvin Burgess à l’habitude de les écrire. Il dresse encore une fois un portrait juste de l’adolescence, de cette jeunesse désabusée en quête de sensation forte et bientôt confrontée à une série d’événements qui les dépassent. Un roman crue et réaliste dont on ressort estomaqué.

En quelques mots :

Le retour de Melvin Burgess avec un roman fort dur et sans concession comme il sait si bien le faire ! Après Junk, l’auteur réexplore la thématique de la drogue avec un récit inédit et singulier. Une histoire de deux adolescents qui vont devoir faire des choix et se confronter à la violence humaine en quelques jours pour peut-être avoir une chance de survivre dans un monde marqué par la crise économique et le « no-futur ». Dans un style incisif, La Dose dépeint avec justesse le portrait d’ados de ce futur ébranlé. Un roman coup de poing, choc, qui s’inscrit dans la lignée des autres livres remarquables de Melvin Burgess.

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