Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Le Rouergue : doAdo (2013)
90 pages
Note :
Lisa et Jeanne, 16 ans, sont deux amies inséparables. Elles ont décidé de rejoindre la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en se mobilisant au sein d’un groupe qui occupe le coin…Plusieurs jours loin de l’école, de la famille pour défendre un projet mais aussi leur envie de liberté.
La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un sujet qui avait alimenté l’actualité de l’an passé (2012). Dans Fugueuses, Sylvie Deshors s’inspire de la fugue de deux adolescentes pour rejoindre un groupe d’opposants à l’aéroport qui avait eu lieu fin novembre 2012. Pour autant, une grande partie de ce livre est totalement fictive.
Plus que d’évoquer la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Sylvie Deshors dans Fugueuses met en scène l’adolescence dans plusieurs de ces phases : la rébellion, la quête de liberté et la construction de soi. Elle évoque aussi le quotidien de ces nombreux mouvements d’occupations contre un projet qui existent depuis longtemps et qui ont souvent mobilisé des jeunes et moins jeunes.
Dans Fugueuses, il est question de Notre-Dame-des-Landes mais on voit ainsi bien que Sylvie Deshors avait envie de toucher un sujet plus large. Ce n’est finalement qu’un prétexte pour traduire cette volonté de lutte qui anime les groupes d’opposants aux différents projets. Au travers ce texte, on plonge dans un quotidien difficile car tout le monde vit dehors malgré le froid du mois de novembre, et on découvre les coulisses des occupations dont on a peine à imaginer lorsqu’on ne les vit pas.
Le texte est très court, direct et il nous plonge rapidement dans l’ambiance. Lisa et Jeanne sont deux adolescentes comme on l’a tous un peu été, avec des idéaux et surtout une grande envie de grandir, d’être libre, de défendre ses idées contre les précepte de la société, de la famille. Mais on voit aussi leurs fragilités, leurs failles, signe d’un avenir et d’une identité encore en construction.
Fugueuses est un texte fort sur cette thématique du conflit contre un projet mais aussi contre les carcans. C’est une histoire courte mais suffisante, qui aborde en 90 pages avec succès ce thème. Syvie Deshors nous propose ainsi un texte intéressant dans lequel le lecteur pourra probablement s’identifier sans peine.