Age : 12 – 15 ans
Éditeur : La Joie de lire : Encrage (2013)
155 pages
Note :
Un matin, le père de Lewis a ouvert la fenêtre de son bureau et il s’est jeté dans le vide. Lewis a du mal à digérer ce suicide et il veut se venger de celui qu’il considère comme le responsable. C’est pourquoi il a décidé de se rapprocher de Julia, la fille de l’employeur de son père, mais pour aller jusqu’où ?
Christophe Léon s’est inspiré des tristement célèbres suicides de La Poste et d’Orange pour imaginer La Vie est belle. Dans son roman, il se glisse dans la peau d’un de ces enfants dont le père ou la mère sont partis trop vite parce qu’ils n’arrivaient plus à supporter la pression du travail ou le lynchage de leurs collègues.
Lewis est un adolescent de seize ans, comme les autres, dont l’adolescence s’est brisée le jour où il a perdu son père. Depuis, dix mois après la mort de son père, et tandis que sa mère commence à refaire sa vie avec un nouvel homme qu’il a du mal à accepter, Lewis est animé d’un projet : se venger du patron de son père. Pour cela il entre dans la vie de la fille de ce dernier, Julia, avec un plan de départ bien rodé…
Au fil des chapitres de La Vie est belle, Christophe Léon nous dépeint à la fois le quotidien de Lewis, sa rencontre et son infiltration dans la vie de Julia Muller, mais il nous parle aussi du passé, de la relation entre le père et le fils, du quotidien de plus en plus difficile qui précède le suicide, de son adolescence qui s’effrite et part à la dérive, de sa volonté de ne pas être oublié tandis que son père monopolise de plus en plus l’attention familiale.
Le texte est fort et saisissant. Il nous parle même si on n’a jamais eu à vivre ce genre de situation car quand on voit les reportages télévisés sur ces pères ou mères qui décident de mettre fin à leurs jours à cause de leur travail, on se demande ce qu’il se passe dans la famille des victimes…
Christophe Léon nous livre avec La Vie est belle est un texte d’une grande justesse, qui aborde à la fois ce thème difficile du suicide d’un parent et également les relations entre un père et son fils. Un thème qu’il avait déjà traité sous un autre angle dans son roman Délit de fuite. Là aussi, les relations entre le père et le fils étaient tendues suite à un événement marquant…
Dans La Vie est belle, l’histoire évoque les moments durs mais aussi des souvenirs plus heureux, traduisant la profonde douleur de Lewis qui n’arrive pas vraiment à se remettre du suicide de son père et ne le comprend pas vraiment non plus.
Difficile donc de ne pas faire le rapprochement avec les entreprises comme La Poste et Orange, récemment encore marquées par des suicides au travail. D’ailleurs, Christophe Léon ne se cache pas du parallèle puisque l’entreprise du père de Lewis se nomme Violet Télécom et que la privatisation d’une partie de l’entreprise a marqué le début de la fin…
La Vie est belle de Christophe Léon est donc un roman marquant qui aborde très bien cette situation dramatique et devrait parler aux adolescents.