Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Oskar éditeur
100 pages
Note :
Afin de faire plaisir à son père, champion de rugby toulousain, Arthur s’est inscrit à un stage intensif en région parisienne. Le challenge est d’importance pour le garçon : se rendre digne de la grande tradition rugbystique familiale. Mais ici, dans « le Nord », c’est chacun pour soi, et l’entraîneur, réputé pour sa dureté, est surnommé le Minotaure… Il y a bien Timéo, the best, selon ses dires, ailier musclé qui prend sous son aile le petit gars du Midi, mais sa jovialité insistante, ses propos et ses gestes dérangeants, ont quelque chose de sinistre. Arthur, habitué à l’ambiance bienveillante d’un club géré par son père, ne s’attend pas à côtoyer la bêtise et la violence.
Humilié ! de Sophie Benastre est un roman de la collection « Droits de l’Enfant » chez Oskar Éditeur. C’est une collection que j’affectionne car elle propose des lectures courtes, accessibles à tous et qui traitent des réalités et problématiques adolescentes. Cette fois, il s’agit du monde du sport.
L’histoire suit Arthur, un jeune passionné de rugby, qui décide de rejoindre un stage intensif de rugby en région parisienne car il a envie de rendre fier son père, champion de rugby toulousain. Dès les premières pages, Sophie Benastre met en lumière la pression que ressent l’adolescent quand à son désir de réussir dans ce sport et le poids aussi de héritage familial. Malgré tout, Arthur aime le rugby et c’est aussi par désir de se perfectionner qu’il part à ce stage. Très vite pourtant, Arthur ne se sentira pas à sa place, en décalage. En effet, habitué à un environnement bienveillant il découvre rapidement que le stage de son entraîneur, surnommé le Minotaure, incarne cette brutalité parfois présente dans le milieu sportif.
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans Humilié !, c’est la manière dont l’auteure nous plonge dans le monde sportif de haut niveau, parfois très violent pour ceux qui aspirent à devenir joueur professionnel. Sophie Benastre met aussi en avant les stéréotypes imposés aux garçons dans ce milieu. Arthur est mal à l’aise avec cette ambiance. Les vestiaires collectifs, les douches communes, le manque d’intimité en général ou encore la glorification de la virilité sont autant de choses dans lesquelles Arthur a du mal à s’identifier. Au fil du stage on va voir son mal être grandir tandis que se prépare ce qui constituera le point de bascule du stage…,
Même si le roman est court, Sophie Benastre a réussi à capturer avec justesse la lutte interne d’Arthur qui tente de naviguer entre son désir de plaire à son père, de réussir dans le monde du rugby et sa difficulté à se glisser dans le moule des autres garçons du stage. Le personnage de Timéo, un brin caricatural dans ce rôle du garçon « viril et populaire », rappellera forcément quelques garçons ou filles déjà croisés par les lecteurs dans la vie quotidienne.
Mon seul bémol reste sur la fin de l’histoire que j’ai trouvé un peu précipitée.