Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Plusieurs éditeurs possibles (1276)
Note :
Adam de la Halle veut partir pour Paris et devenir clerc. Mais ses amis d’Arras font tout pour empêcher ce départ rappelant qu’il ne peut quitter sa femme, même s’il ne voit plus les charmes de celle-ci. Son père, avare, refuse de lui donner de l’argent. Peu après arrive un médecin, un fou, dame douce, des fées, un moine,…qui viennent occuper la scène.
La première impression du Jeu de la Feuillée d’Adam de la Halle, c’est celle d’un énorme méli-mélo généralisé de personnages, de discours. Pourtant à la fin, et après un instant de réflexion, on peut voir apparaître une certaine cohérence de cette Farce du Moyen-Âge au travers les jeux d’opposition qui se font tout au long de la pièce : l’amour/l’étude, la santé/la maladie, l’enchantement/le désenchantement ou encore la religion/les fééries. Globalement l’ensemble du Jeu de la Feuillée d’Adam de la Halle donne le sentiment d’être au cœur d’une ménagerie et on aime ou on aime pas ce brouhaha général.
La farce du Jeu de la Feuillée est particulière et on ne voit pas vraiment en quoi elle est comique, d’un premier abord. Disons qu’elle nécessite des explications pour que l’on comprenne bien le sens de cette farce. Néanmoins elle reste intéressante d’un point de vue de l’histoire littéraire, se lit aisément (si on a la traduction bien sûr) et rapidement. A mon avis, jouée, cela doit être assez amusant et permet de rendre l’ensemble moins flou.
Le décalage avec notre époque est grand et les propos misogynes sont nombreux de mêmes que les thèmes scabreux ou basés sur la croyance. Le Jeu de la Feuillée se termine au sein d’une auberge où l’on s’enivre pour oublier le désenchantement du monde. Mais Adam de la Halle ne s’enfonce pas dans le pessimisme et aborde ces thèmes sous le ton de la raillerie et de la simplicité.
Cette farce de 1276 a donc de quoi en déconcerter plus d’un mais elle constitue un classique majeur dans l’histoire littéraire médiéval, qu’il ne faudrait pas ignoré. Le Jeu de la Feuillée se lit à la fois comme un divertissement mais aussi un enrichissement culturel. De façon général, je pense que ce type de pièce est plus adapté à une mise en scène qu’à une lecture car il n’y a aucun découpage en scènes, et très peu de didascalies, ce qui rend difficile l’appropriation du Jeu de la Feuillée. Vu sa longueur, n’hésitez pas à le lire !