La Chevaleresse d’Elsa Bordier et Titouan Beaulin

Age :  12 – 15 ans
Éditeur :  Jungle ( 2022 )
120 pages

Note : 4 out of 5 stars

Héloïse, fille de comte, a trouvé un arrangement avec Armand, le nobliau à qui elle est promise. Il déteste se battre, elle adore ça. Chaque jour, lorsque les hommes s’entraînent, Héloïse abandonne
ses broderies pour revêtir une armure et se faire passer pour Armand.
Sa dextérité fait parler, tant et si bien, qu’Armand est appelé par le roi pour combattre à ses côtés. Mais Héloïse n’a pas dit son dernier mot…

La littérature jeunesse continue de mettre en scène des héros et héroïnes qui cassent les clichés et La Chevaleresse d’Elsa Bordier et Titouan Beaulin en est un parfait exemple. Ainsi, depuis toujours la chevalerie est l’apanage des hommes mais pour Héloïse, cette situation est révoltante ! Elle aussi à toutes les qualités pour devenir une chevaleresse et c’est sous le secret qu’elle va apprendre à manier l’épée. Des années plus tard, son don s’est développé mais impossible de le révéler, si ce n’est grâce au travestissement
La Chevaleresse joue à fond la carte de l’inversion des rôles. Héloïse aime les combats, l’aventure, les femmes et rêve de s’illustrer à la guerre, tout l’inverse d’Armand, son complice, délicat, pacifiste, réfléchi et amoureux du dessin. Ce jeu sur les codes associés à chaque genre paraît à la fois ingénieux et en même temps très stéréotypé. Mais cela n’enlève rien au plaisir de cette lecture, conte imprégné de l’ambiance médiévale où la réalité historique est un peu arrangée et là aussi un peu clichée, pour les besoins romanesques. La guerre, la famine, la peur de la sorcellerie, le souverain qui guerroie et impose ses désirs à la population sont aussi au coeur de cette bande-dessinée.
Les personnages sont tendres et touchants. Héloïse est une héroïne qui ne manquera pas de séduire les jeunes filles ou garçons qui partagent son tempérament fougueux et « va-t-en guerre », tandis que la délicatesse d’Armand et la jolie relation qu’il noue avec la jeune femme nous attendrira. Au milieu de ce duo, Isaure, la « sorcière » ou plutôt la guérisseuse et Antoine, le guerrier paysan, traits d’union de ce couple et représentants aussi d’une autre vision de cette époque.
Côté illustration, j’ai bien aimé le style minimaliste de Titouan Beaulin, la colorisation est un peu terne mais elle correspond bien à l’univers médiéval de l’histoire.
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