Age : 15 ans et +
Éditeur : Hachette ( 2023 )
200 pages
Note :
Valerie Chu est une lycéenne discrète, studieuse, et surtout très mince. Personne, pas même sa meilleure amie Jordan, ne sait qu’elle se fait régulièrement vomir depuis des années. Val peine à savourer la vie, même lorsqu’elle est en voyage
scolaire à Paris, la ville la plus romantique du monde, avec Allan, qu’elle aime en secret. Le jour où une tragédie frappe sa famille, Val est obligée de reconsidérer ses priorités, son regard sur le monde… et son rapport à son corps. Mais c’est un combat qu’elle ne pourra pas livrer seule : elle devra d’abord apprendre à demander de l’aide.
Hungry Ghost est tout à la fois un roman graphique sur les troubles alimentaires (anorexie) et sur les parents toxiques. En effet, Valérie, une lycéenne mince et discrète, cache à tous qu’elle est obsédée par ce qu’elle mange, son poids et son apparence. Elle compte les calories et n’hésite pas à se faire vomir. Sa mère entretient son mal êtreen lui intiment sans cesse de faire attention à ce qu’elle mange et de ne surtout pas ressembler à sa meilleure amie Jordan, qu’elle juge trop grosse.
Val obéit aux injonctions maternelles autant qu’elle en souffre, tandis que ni son père, ni son frère ne semblent s’y intéresser. Le lecteur qui ne souffre pas de troubles alimentaires sera autant touché par ce que Val vit qu’effaré par l’attitude toxique de cette maman. L’histoire est bien construite et on va voir Valérie évoluer peu à peu, difficilement, à l’image de ce combat qu’il faut mener sur le long court pour enfin s’accepter. Le propos est juste et j’ai aussi aimé le fait que l’autrice trouve un bon compromis entre moments difficiles et moments plus lumineux grâce, souvent, aux personnages qui entourent Victoria ( et particulièrement Jordan qui est la joie de vivre incarnée).
Les illustrations sont fines, les teintes roses-vertes-turquoises-blanc nous plongent dans une ambiance cotonneuse et intimiste que j’ai apprécié. Hungry Ghost est une belle mise en scène du cheminement de l’héroïne, qui se terminera sur une note positive sans être idyllique.
Accessible fin de collège et lycée, Hungry Ghost n’est jamais cru ou trop dur malgré les thèmes difficiles qu’il aborde.