Age : 12 – 15 ans
Éditeur : Hachette jeunesse : Black Moon (2009)
640 pages
Note :
Depuis la mort de sa mère, Ethan rêve de cette fille : Léna. Le jour où celle-ci débarque dans sa ville, Gatlin, rien n’est plus comme avant. Des événements étranges ont lieu et les habitants sont terrifiés par Léna Duchannes, ne pensant plus qu’à une chose : la faire quitter la ville.
Mais Ethan lui est tombé amoureux de Léna dés les premiers instants et il comprend que son destin est lié à celui de la jeune fille. En effet, depuis plus de cent ans, une malédiction s’est abattue sur la famille de Léna et le jour de ses 16 ans, à minuit, elle devra y faire face en se dirigeant vers la Lumière ou vers les Ténèbres. Persuadée d’être vouée aux Ténèbres, Léna entraîne Ethan dans une incroyable aventure.
C’est au moment où le film Sublimes créatures, adapté de 16 Lunes sort sur les écrans français (27 février 2013), que j’ai décidé d’une part de relire ce pavé de 640 pages afin de l’avoir complètement en tête au moment où je verrai son adaptation et aussi pour voir si l’avis que j’avais eu à l’époque, en 2010, reste inchangé.
Donc, 16 Lunes est un roman écrit à quatre mains qui nous plonge dans une nouvelle histoire où le bien et le mal s’affrontent. Ce combat s’incarne dans le destin de Léna Duchannes, persuadée d’être vouée aux Ténèbres car elle ne domine pas sa colère. Elle entraîne Ethan Wate dans une aventure fantastique et risquée qui met la magie au cœur de son intrigue.
16 Lunes est un roman paradoxal, d’une part on meurt d’envie à chaque chapitre de connaître l’évolution du récit, de découvrir le sort de Léna et du couple qu’elle forme avec Ethan, et d’autre part, il est indéniable que la lecture se révèle malheureusement parfois très longue.
Tout au long de 16 Lunes nous sommes tiraillés d’un côté entre l’envie de stopper, au bout d’une heure, la lecture du volumineux roman, et, d’un autre côté, de le dévorer, page après page. Sentiment étrange qui traduit bien le fait que Kami Garcia et Margaret Sohl ont imaginé une histoire savoureuse et captivante, mais se sont parfois laissées emporter par le récit, oubliant que le lecteur a besoin que l’action se renouvèle un peu. Car ils se passent beaucoup de choses dans 16 Lunes : des fenêtres qui volent en éclats, des tornades et des pluies terrifiantes, des rencontres surprenantes, des passages au lycée plutôt tonitruants, des fêtes lycéennes qui finissent plus ou moins biens, et même un conseil de discipline qui tourne au procès de sorcellerie !
Oui, indéniablement, 16 Lunes nous plonge au cœur d’un fourmillement d’événements qui ont cependant la fâcheuse tendance à se multiplier, à se ressembler et à faire traîner l’avancée de l’histoire. Cela étant dit, il n’est cependant pas rare, à l’inverse, de se laisser prendre pas l’histoire et de voir les pages défiler sans que l’on ait une seule seconde envie de lâcher le roman. Tout le paradoxe de 16 Lunes est donc là. Il en ressort donc que si la lecture a été ardue elle n’en est pas moins intéressante et très accrocheuse.
Passons maintenant aux personnages, Léna et Ethan forment un couple puissant et attachant. Leur personnalité est esquissée tout au long du roman même si bien des aspects demeurent encore flous.
Malheureusement, Kami Garcia et Margaret Stohl avec 16 Lunes et les deux héros qu’elles ont inventés, souffrent d’une forte ressemblance avec le couple Bella et Edward de la célèbre tétralogie Twilight de Stéphanie Meyer. Difficile en effet, tout au long du roman, de ne pas penser aux romans vampiriques car les similitudes, plus ou moins détournées s’enchaînent : les deux amoureux ne peuvent s’embrasser sans en souffir un peu car un sortilège rend douloureux chaque baiser, Gatlin n’a rien à envier à Forks (la ville est aussi sordide, solitaire, pluvieuse et ennuyeuse), les deux amoureux ne viennent pas du même monde et ne peuvent normalement être ensemble, Léna et Ethan communiquent par la pensée (à l’instar d’Edward qui ne le pouvait justement pas avec Bella),…etc et je passe les scènes quasi-similaires.
Est-ce pour autant dire que 16 Lunes est une copie de Twilight ? je n’irai pas jusque là et me contenterai de penser que Kami Garcia et Margaret Stohl s’en sont inspirées comme elles ont pu trouver l’inspiration ailleurs, et comme Stéphanie Meyer l’avait également trouvé ailleurs. 16 Lunes révèle aussi quelques bonnes surprises et de nombreux écarts avec Twilight à commencer par un côté beaucoup moins mièvre !
Arrêtons-nous un instant sur Gatlin. Cette ville est d’un sordide sans précédent. Il suffit d’imaginer Wisteria Lane de Desperate Housewives avec le quartier bon chic bon genre des années 50 de La Couleur des années 50. Les habitants sont bloqués dans le passé avec d’une part une admiration sans borne pour la guerre de Sécession (débuté en 1861, en Caroline du Sud, ville où se trouve Gatlin) alors même qu’ils ont perdu, et surtout bloqués avec les principes des années 50-60. En somme une ville très pieuse, très ennuyeuse aux habitants qui se mêlent de tout et surtout, détestent les étrangers et l’étrange (comme ce vieux fou de Ravenwood, l’oncle de Léna). Fort heureusement, il semble qu’une telle ville n’existe pas…ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’équivalent !
Ainsi, 16 Lunes est un pavé qui ne se lit certes pas d’une traite mais réunit de bons atouts pour donner au lecteur l’envie de poursuivre, chapitre après chapitre sa lecture. L’action est plus ou moins intense, Léna et Ethan forment un couple séduisant et attachant, le roman porte une histoire « crédible » au fond passionnant et les auteurs Kami Garcia et Margaret Stohl ont soigné au mieux leur style.
L’avantage majeur de 16 Lunes c’est qu’il peut se lire de façon autonome bien qu’il s’inscrive dans une tétralogie. En effet, la fin met le terme à une étape et le lecteur pourrait s’en contenter s’il ne désirait pas poursuivre avec 17 Lunes. Pour ma part, je suis prête à me laisser tenter car malgré les nuances citées plus tôt, j’ai accroché à cette histoire.
Enfin, je crois que ce livre plaira particulièrement à ceux qui sont plongés dans les histoires de magie noire, de vampires ou autres mondes fantastiques, univers dans lequel la collection Black-moon s’illustre particulièrement bien.